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Un nouveau livre pour comprendre Paul Biya
(18/05/2009)
François Mattei, journaliste du quotidien France-soir, vient de commettre un livre édifiant sur le chef de l’Etat. Paul Biya serait-il déjà en campagne pour 2011 ?
Par Ndzinga Amougou (Cameroon Tribune)
La couverture du livre de François Mattei dédié au Président Paul Biya
La couverture du livre de François Mattei dédié au Président Paul Biya
Mal connu et même méconnu après pourtant 27 ans à la tête du Cameroun, le président Paul Biya demeure une énigme non seulement pour la communauté internationale, mais également pour nombre de ses compatriotes. Une énigme que le journaliste français, François Mattei du quotidien France-Soir, a décidé, avec courage et compétence de déchiffrer. Le résultat est un volumineux ouvrage de 366 pages bien documentées, fourmillant d’anecdotes de toutes natures, et qui vient juste de paraître en France, puisque le dépôt légal porte la date de mai 2009.

C’est dire que le livre est vraiment actuel. Il porte un regard nouveau sur l’homme du 6 novembre 1982. C’est un travail de fourmi qui commence dès l’enfance de Paul Biya il y a trois quarts de siècles à Mvomeka, son village natal, et qui ne prend fin qu’à la libération des otages des Bakassi « Freedom Fighters » qui, le 31 octobre dernier avaient arraisonné un navire de l’armateur français Le Bourbon avec à son bord dix marins. On sait avec quelle diligence le président Paul Biya avait obtenu la libération de ces otages, six Français, deux Camerounais, un Tunisien et un Franco-sénégalais. Sans un seul coup de feu, ni une goutte de sang. Sans tambour, ni trompette non plus.

C’est exactement ça le style de l’homme que décrit Mattei. Prudent comme un Sioux sur le sentier de la guerre, il ne s’avance qu’à pas comptés. Discret, voire secret, il n’aime pas le tapage médiatique, la fanfaronnade. Légaliste jusqu’au bout des ongles, c’est un constitutionnaliste sourcilleux. Pareil au roseau de la fable, il plie parfois, mais ne rompt jamais. Ses adversaires et même certains de ses « amis » l’ont appris à leurs dépens.

Dans les moindres détails, l’auteur revisite le parcours édifiant du deuxième président de la République, de son village natal au palais de l’Unité en passant par l’école primaire, le séminaire, le secondaire, les grandes écoles en France. En réalité rien de ce que les Camerounais ne savent pas. D’ailleurs ce n’est pas à eux que le livre semble s’adresser, mais à un public international qui selon l’auteur, gagnerait à connaître « cette personnalité riche, trop secrète pour être accessible aux analyses sommaires et aux formules à l’emporte-pièce en usage dans les médias ». Et l’auteur sait de quoi il parle.

Grand reporter pendant vingt ans, puis rédacteur en chef avant d’être promu directeur de la rédaction de l’influent quotidien français France-soir, Mattei sait plus que quiconque comment ses confrères occidentaux traitent l’information en provenance des pays du sud où tous les chefs d’Etat sont assimilés aux dictateurs corrompus. Soit.

Mais après avoir lu l’ouvrage, on se rend compte que le président Paul Biya n’est pas si indéchiffrable qu’on veut bien nous le faire croire. A preuve, il a émis tout au long de sa longue carrière suffisamment de signaux pour éclairer son action, donné assez de clés pour indiquer le sens de sa pensée. Mais, certains par mauvaise foi ou par calcul, refusent l’évidence. S’il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, il doit en être de même pour celui qui ne veut pas voir.


Extraits du livre (publiés par Le Jour Quotidien), pp 35 - 360


Paul Biya n'a pas eu besoin de prendre de l'âge pour accéder à la claire conscience des responsabilités, à la maturité, à la sagesse. Enfant et adolescent, a-t-il jamais été « jeune », au sens où on l'entend ? Il fut toujours attentif à ne rien faire qui ne soit, en pensée ou en actes, parfaitement pesé, équilibré. Le chemin parcouru, les obstacles surmontés, et le bonheur retrouvé lui donnent enfin la possibilité d'atteindre à la vraie jeunesse : celle des esprits libres. Il ne connaît ni la fatigue, ni la lassitude, ni la routine des horaires.

Il travaille en continu, selon une discipline de disponibilité totale au service de sa fonction : « En fait, je m'organise pour pouvoir assumer mes prérogatives constitutionnelles en tout temps, en toutes circonstances et en tout lieu. Les Camerounais m'ont élu pour que je gouverne le pays vingt-quatre heures sur vingt-quatre : c'est ce que je fais.» Ses collaborateurs, même les plus jeunes, le disent : « II faut pouvoir suivre !»

On en surprend, plus d'un à bailler comme un malheureux à cinq heures de l'après-midi, pour s'être mis au travail dès l'aurore. Le «patron» ne plaisante pas sur les horaires : « Lorsqu'il n'y a pas d'urgence, dit Paul Biya, ma journée commence très tôt, aux environs de 5 heures du matin, d'abord, par la prière, ensuite par la pratique du sport et l'accomplissement des devoirs liés à la vie de famille. À 7 h 30 au plus tard, après m'être informé de l'état du pays, aussi bien au plan national que régional, dans tous les secteurs d’activité, de la situation des Camerounais de l'étranger et de l'état du monde, je consulte mes plus proches collaborateurs en fonction de leur domaine de compétence. Et je définis les orientations qui s'imposent... Je dois dire que je suis navré de constater qu'à 7 h 30, bien des responsables ne sont pas encore au bureau. Heureusement qu'aujourd'hui, grâce au téléphone portable, ils peuvent être facilement joints. Cette possibilité de communication ne saurait pour autant dissimuler le manquement par certains responsables du respect de l'heure légale de début du travail...»

Quant au sens de chaque minute de sa journée, de chaque heure de sa vie, ils sont fixés depuis longtemps par la concordance entre sa pensée et ses actions, confondues dans la poursuite d'un idéal unique : « Ma journée se déroule de manière à ce que je puisse considérer à chaque instant, non seulement que je remplis mon devoir, mais aussi et surtout que j'apporte une réponse de bon augure à la question : "Quel Cameroun, voulons nous pour nos enfants ?" Le rythme trépidant de la journée ne me donne pas toujours suffisamment de temps à consacrer à ma famille. Mon épouse et mes enfants savent qu'il n'y a pas plus grand bonheur que de servir le Cameroun et de rendre les Camerounais heureux. Ils savent que notre famille, c'est le Cameroun. En me consacrant au Cameroun, c'est aussi à eux que je me consacre.»

Ainsi se déroule la journée de Paul Biya, journée ordinaire, qui peut devenir extraordinaire sans le surprendre intellectuellement. Chaque journée semble s’inscrire dans un projet d’accomplissement d’un pays et d’un homme. De la rencontre entre le Cameroun et cet homme d’Etat révélé par les crises, on comprend que la politique est un art : un art consistant d’abord en un travail du dirigeant sur lui-même, et en la direction des conduites des autres. Se présider avant de présider les autres les autres, telle pourrait être la devise de Paul Biya.

Le Code Biya, François Mattei, Editions Balland, 2009

Sources : Le Jour Quotidien, Cameroon Tribune


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