Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > Faits Divers
Un informaticien camerounais incarcéré à Brazzaville
(04/10/2009)
Germain Messanga, accusé de vol de supports magnétiques, est incarcéré au Congo depuis Avril.
Par Le Jour (Claude Tadjon)

Six mois que Germain Messanga est privé de liberté. Interpellé à sa descente d’avion à l’aéroport de Maya Maya, le 11 avril dernier, il est gardé à vue à la Direction générale de la Sécurité du territoire à Brazzaville, dans la capitale congolaise. Le 21 juillet 2009, après une garde à vue abusive de plus de 100 jours, il est inculpé d’abus de confiance et de vol de supports magnétiques contenant des données électorales. Le même jour, il est placé sous mandat de dépôt et incarcéré à la maison d’arrêt de Brazzaville.

Depuis 2001, cet ingénieur en informatique est régulièrement invité par le gouvernement congolais, pour apporter son expertise dans l’assainissement du fichier électoral. Germain Messanga est de ce fait un solide pilier dans la préparation des élections au Congo. C’est dans ce cadre qu’en 2007, il décroche un nouveau contrat auprès de l’Etat congolais portant sur la préparation et la mise en place des listes électorales, pour permettre au ministère de l’Administration du territoire de maîtriser le fichier électoral dans la perspective de la dernière élection présidentielle. M. Messanga est accusé d’avoir saboté tous les 15 sites informatiques du Congo et emporté toutes les données de base. Une situation qui a failli déboucher, l’accusent les autorités congolaises, sur la non-tenue de la dernière élection présidentielle qui a vu la réélection du président sortant, Denis Sassou Nguesso. L’informaticien est soupçonné d’avoir voulu prendre le Congo en otage en modifiant les codes d’accès au logiciel des sites électoraux. Cette affaire est pendante devant le tribunal de grande instance de Brazzaville.

Les avocats de Germain Messanga rejettent cette accusation. Et l’ambassade du Cameroun au Congo, saisie de cette affaire, a mené ses propres enquêtes, pour conclure à une machination montée de toute pièce par un de ses collaborateurs congolais, Richard Madzou. Ceci, afin de s’approprier de ses biens. Les informations obtenues par Le Jour indiquent, en effet, que le compte bancaire de Germain Messanga à la Bgfi Bank n°31002711011-20 (sous le nom Entreprise industrielle établissement Albatres) a été clôturé à son insu et vidé de la somme de 445 680 479 Fcfa. Les relevés de clôture du compte obtenus auprès de la Bgfi Bank confirment que Richard Madzou a retiré le solde en produisant deux lettres dans lesquelles la signature de M. Messanga a été scannée. Bgfi Bank Ce compte était approvisionné par les honoraires et frais perçus au titre de son activité en ingénierie et conseil informatiques auprès de l’Etat congolais et n’avait qu’un seul ordonnateur: Germain Messanga.




Comment la Bgfi Bank a-t-elle transféré une telle somme d’argent dans un compte tiers sans les précautions nécessaires ? Son avocat a mis en demeure le directeur général de la banque, lui rappelant que la clôture d’un tel compte doit faire l’objet d’une décision contradictoire entre les parties. Ce qui n’a pas été fait. Il s’agit donc d’une clôture abusive qui a causé à l’informaticien camerounais un préjudice financier et moral chiffré à 1.041.360.958 Fcfa. Il réclame cette somme à la Bgfi Bank. D’après nos sources, l’ambassadeur du Cameroun à Brazzaville a rencontré le ministre congolais de la Sécurité et de l’Ordre public le 7 juillet dernier pour cette affaire. Et ces derniers jours, il a adressé une correspondance au même ministre dans laquelle il démontre la machination orchestrée contre son compatriote et demande la libération de M. Messanga, mais aussi, la restitution de son argent ainsi que l’ouverture d’une enquête judiciaire. Manifestement, toutes ces démarches sont restées vaines.

Hier, la Commission indépendante contre la Corruption et la Discrimination (Comicodi), saisi du dossier la communauté camerounaise à Brazzaville, a adressé une lettre de protestation à l’ambassadeur du Congo au Cameroun. Dans une seconde correspondance adressée au ministre des Relations extérieures (Minrex) et signée de Jean-Claude Shanda-Tonme, le Comicodi a sollicité l’intervention de autorités camerounaises.

Une source généralement bien informée au Minrex nous a confié que le Cameroun a décidé de frapper du poing sur la table. Le ministre Henri Eyébé Ayissi a ainsi instruit hier l’ambassadeur du Cameroun au Congo d’adresser une protestation officielle aux autorités congolaises. Un cadre camerounais de la Bdeac, Jean-Paul Nanda, a récemment été abusivement arrêté dans des circonstances similaires, alors qu’il détenait même un passeport diplomatique. Coïncidence ou cynisme, les autorités carcérales ont installé les deux Camerounais dans la même cellule à la maison d’arrêt de Brazzaville. La famille de Germain Messanga est établie au Congo où son épouse vient d’accoucher.




Partager l'article sur Facebook
 
Classement de l'article par mots clés Cet article a été classé parmi les mots-clé suivants :
germain messanga  gabon  faits divers  arrestation  
(cliquez sur un mot-clé pour voir la liste des articles associés)
Discussions Discussion: 6 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2025. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site