Il remplace le général de brigade Zacharie Douala Massongo, “ mis pour emploi à la disposition du Sed ” par décret du président de la République le 7 mars 2008. Ce changement est survenu aux lendemains du mouvement populaire de revendications sociales qui a embrasé une bonne partie du Cameroun et particulièrement les quatre provinces (Littoral, Sud-Ouest, Ouest et Nord-Ouest) que couvre territorialement la 2e région de gendarmerie.
Une séance de travail restreinte à la base navale de Douala avec les responsables des différentes forces armées, des autorités administratives et judiciaires a clôturé la cérémonie protocolaire d’installation. A l’issue de cette concertation, le secrétaire d’Etat à la défense a prescrit au nouveau commandant de la 2e région des missions bien précises. “ Vous arrivez à la tête de la 2e région de gendarmerie au moment où cette partie du pays a connu une insurrection commanditée par certaines personnes”, rappelle Jean-Baptiste Bokam. Malgré le calme relatif qu’on observe depuis quelques jours, estime-t-il, il y a lieu de mettre un accent sur la consolidation de cette paix.
A cet effet, le nouveau commandant de la 2e région de gendarmerie devra œuvrer “ à la recherche des meneurs ” des quatre jours sanglants couronnés d’émeutes et des scènes de pillages. Pour cela, il a été recommandé au colonel Jean-Calvin Leumagni de mettre un point d’honneur à “ renforcer les renseignements ” et à entretenir “ une étroite collaboration avec les autres forces, mais aussi avec les gouverneurs des quatre provinces de son territoire de commandement”.
Un homme d’expérience
Le colonel Jean-Calvin Leumagni, 55 ans, a le profil de l’emploi. Marié, et père de six enfants, c’est un homme de poigne et d’action. Une culture et une rigueur qu’il a su inculquer aux siens. Cela explique sans doute la réussite de son fils aîné, lieutenant au Groupement polyvalent d’intervention de la gendarmerie nationale (Gpign) et qui a conduit, sous les ovations du public présent à la base Udéac, le carré du Gpign lors de la parade des forces armées.
Le colonel Jean-Calvin Leumagni est diplômé d’état-major de gendarmerie nationale. A sa sortie, il est affecté au service d’inspection au Sed où il passera un an (2000-2001). Avant d’être envoyé comme commandant de légion de gendarmerie de Maroua dans l’Extrême-Nord où il passe quatre ans (2001-2005). Poste qu’il quitte pour occuper celui de commandant de la 3e région de gendarmerie à Garoua trois années durant (2005-2008). Pendant son séjour dans le nord, il n’a certes pas connu des soulèvements sociaux de l’amplitude de ceux qui viennent de paralyser le Cameroun. Mais, il a l’expérience de la violence du front. A l’instar de celles des bandes armées venant des pays voisins et du phénomène de coupeurs de routes qu’il a contribué à atténuer durant son passage dans la partie septentrionale du pays.
Source: Le Messager
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