Tsimi Evouna veut faire détruire des bâtiments publics
Les habitants de la ville de Yaoundé sont déjà habitués à la croix de St André, malicieusement baptisée ces derniers temps “ croix de Tsimi ”, apposées par-ci par-là sur des murs. C’est souvent le signe précurseur du passage imminent des engins de la Communauté urbaine. Mais que les murs des édifices publics portent les mêmes mentions, voilà qui crée la surprise. C’est le cas au niveau des clôtures des bâtiments administratifs situés le long du tronçon reliant le siège de la Crtv-Radio aux services du gouverneur. En fait, la communauté urbaine de Yaoundé veut agrandir la chaussée à cet endroit en vue de l’aménagement d’un giratoire avec passage souterrain. Pour cela, il faut démolir les clôtures et en partie les bâtiments administratifs. L’initiative du délégué Tsimi Evouna suscite des réactions diversifiées.
A la direction de la Santé et de la sécurité au travail, la nouvelle a été “ très mal accueillie, réagit le Pr Abolo. Cette action nous cause beaucoup de préjudices. Il n’est pas question qu’on vienne détruire un bâtiment administratif au bon vouloir d’un délégué ”, ajoute-t-il, enragé. Le directeur de la Santé au travail et de sécurité au travail ne comprend pas pourquoi il faut faire sauter des bureaux “ pour un arrêt-bus. On n’avait pas besoin de ce jardin ”, parlant de la place Rotary aménagé à quelques mètres de là. Une information apparemment erronée mais le responsable soutient : “ J’étais avec le ministre il y a deux jours (ndlr : au 15 février 2008), on en a parlé ”, martèle-t-il.
Colère justifiée par le fait qu’il se trouve dans le collimateur un nouveau bâtiment d’un an à peine et qui n’aura pas “ été amorti. C’est une abomination : on ne sait pas où est-ce que les bureaux qu’on va casser seront recasés ”. Même si le service prévoit quand même des réaménagements sur les 2/3 du bâtiment qui seront détruits. M. Ndzana Arnauld Philippe, le directeur des services techniques de la Communauté urbaine se montre serein : “ Les ministres des services concernés savent. L’agent en place peut ne pas être au courant mais son ministre lui, le sait et approuve. Il est question d’avoir une ville enviable ”.
Le Dr Ignace Atangana, délégué provincial de la Santé pour le Centre dit ne pas savoir de quoi il est question. “ J’étais en mission. En rentrant, j’ai trouvé des croix. Je ne me suis pas encore rapproché de la Communauté urbaine pour savoir ce qui se passe. Personne n’était venu me dire qu’il y avait tel ou tel projet ”. Il se plaint du fait que les démolitions ne concernent pas que la clôture mais en plus, une bonne partie du bâtiment. Cependant qu’en face, à la délégation départementale du Développement urbain et de l’habitat pour le Mfoundi, on commence à penser au plan d’accès aux services par une entrée latérale : “ Nous sommes du métier et n’avons par conséquent pas de problème ”, rassure-t-on.
La désobéissance
De source crédible, des bâtiments administratifs sont parfois érigés sans respect des normes en vigueur. Alors que “ le permis de bâtir est gratuit pour l’administration publique, atteste le directeur des services techniques de la Communauté urbaine de Yaoundé. Le plan d’urbanisme prévoit que toute construction doit obtenir un permis de bâtir ”. Le giratoire du carrefour de la sous-préfecture de Yaoundé Ier coûtera 12 milliards Fcfa issus du financement du Contrat désendettement développement (C2D). Les travaux démarreront au cours du mois d’avril prochain et dureront 24 mois.
Source: Le Messager
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