Le général Asso'o se serait vu éconduit par Tsimi Evouna pour sa requête.
Derrière une table placée à l'angle de la salle, un policier est lui aussi assis, veille au grain. Dans la cour, à un pas de la première marche de l’escalier, le sergent-chef Meva, frère cadet et garde du corps du général Asso'o en débardeur, d'un regard grave, fixe le balcon de l'immeuble. En fait, l’un de ses confrères, lui aussi membre de la garde du général Asso'o a pointé son arme quelques instants auparavent sur des éléments de la police municipale.
A l’origine de cette intervention, l’interpellation et la confiscation par la police municipale de la marchandise (constituée de téléphones portables), d’un commerçant ambulant et ami du militaire. La tentative d’intimidation du militaire qui a brandi son pistolet automatique en guise de menaces contre ceux qui retenaient son protégé, sera vaine. L'équipe d'appui de la police nationale, en détachement à l'Hôtel de ville neutralise l'intrus et réussit à le désarmer. Son pistolet est aussitôt confisqué. " Il y a eu un déferlement d'hommes en tenue ici hier. Je ne sais quel est le grade qu'on n'a pas vu ici ", commentera le lendemain, un témoin rencontré dans les services du délégué du gouvernement. En effet, policiers, gendarmes et militaires ont investi les lieux ; qui pour ouvrir une enquête, qui pour s'imprégner de la situation. Les témoins à un moment ont craint le clash.
Pistolet
La déferlente s’est poursuivie le lendemain jeudi durant toute la matinée. Au point de voir venir sur les lieux en personne, le général Asso'o Emane. Il demande à rencontrer le délégué du gouvernement, Tsimi Evouna qui, sans le recevoir demandera à en croire des témoins, qu’on le conduise vers le secrétaire général de la Communauté urbaine. Cependant qu’un cadre soutient que le délégué n’a pas souhaité de le rencontrer. C’est ce dernier qui aurait promis de faire restituer l'arme, au terme de l'entretien avec le haut gradé de l'armée. Confié à un inspecteur de police, le pistolet n’aurait toujours pas été remis à son propriétaire encore moins au général Benoît Asso’o. Selon des témoignages, au moment du passage du général, l'inspecteur de police Ebode à qui l’arme a été confiée n’était malheureusement pas dans les locaux de l’Hôtel de ville. Raison pour laquelle le général se verra obligé de retourner chez lui bredouille. Il y laissera donc sur place la charge au sergent-chef Meva, son frère cadet de récupérer l'arme. Las d'attendre , le sergent-chef Meva prendra soin d’appeler l’inspecteur de police par téléphone, non sans l’interpeller par rapport à son attitude qualifiée d’irrévérencieuse.
" [i Monsieur Ebode : si quelqu'un a eu du respect pour toi, rends-le lui. Bien, je laisse l'enfant [un sergent en tenue camouflée] récupérer l'arme] ", lui dira-t-il dans une langue locale que les deux interlocuteurs semblent maîtriser. Jusqu'après seize heures ce jeudi, 23 avril 2009, l'arme n'était toujours pas restituée. Et les tractations se poursuivaient entre l'hôtel de ville, l'équipe laissée sur place par le général Asso'o et un correspondant invisible à qui Meva rendait régulièrement compte. Usagers et agents murmuraient que " le délégué a carrément refusé de recevoir le général " en le faisant orienter vers le secrétaire général de la Communauté urbaine de Yaoundé. Quant à l'arme, " il faut bien qu'on étudie la procédure de restitution ", a laissé dire un agent de la Communauté urbaine, à la tombée de la nuit jeudi dernier.
Source: Quotidien Mutations
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