Les téléphones portables de plus en plus chers au Cameroun
Dans le cadre de politique "Growing Together" (Croître ensemble), Nokia a organisé une conférence de presse mardi dernier, 26 août 2008 à l'hôtel Semme Beach de Limbé. Il était question pour Dorothy Ooko, directrice de communication Nokia pour l'Afrique Centrale et Orientale de présenter la vision de Nokia pour l'Afrique centrale ainsi que les nouveaux dispositifs pour les marchés émergents.
Après avoir atteint 3 milliards de clients en 2007, Nokia veut pour l'année 2009 avoir 4 milliards de clients. Cet objectif ne peut être réalisé qu'en trouvant de nouvelles niches de consommateurs, car les pays du Nord sont saturés avec plus de 120% de taux de pénétration par le téléphone.
C'est donc ici qu'intervient la notion de pays émergents où l'on retrouve l'Inde, la Chine et le continent africain avec un nombre important de population pour une très faible pénétration.
L'étude faite par Informa Télécom et média pour l'Afrique Centrale en 2007 montre "qu'il y'a déjà une pénétration de 44% en Rdc et 30% au Cameroun", précise Dorothy Ooko qui regrette cependant que " ce taux soit encore faible au Cameroun, parce qu'on applique une taxe de 40% pour les terminaux qui sont considérés ici comme des produits de luxe comme l'alcool, le whisky et le tabac, alors qu'il permet aux populations de se développer et de faire fructifier leur business".
En effet, selon une récente étude menée par la London School of Business et financée par Vodafone, le Cameroun est le pays où le prix d'achat d'un téléphone portable est le plus élevé en Afrique. Le prix du téléphone constitue en réalité 15% du prix de vente, les 85% quant à eux sont provoqués par les taxes et impôts prélevés par le fisc camerounais.
La même étude montre qu'avec 10% de taux de pénétration de téléphones portables, le Produit intérieur brut du pays concerné augmente de 0,6%. Les terminaux ont longtemps été considérés comme des produits de luxe mais aujourd'hui, ils participent au développement des communautés et du pays.
Un lobbying a été engagé en Afrique par les responsables de Nokia pour dire que " ça ne sert à rien de taxer fort les téléphones puisque les commerçants vont à Dubaï et en ramènent dans leurs valises pour revendre ici. L'argent rentre dans les caisses des Emirats arabes unis et non dans celles du pays où ces téléphones sont vendus. Le Ghana a accepté d'annuler en avril 2008 toutes les taxes sur les terminaux et l'activité a décollé. Au Cameroun, on espère obtenir au moins une réduction des 40%", a conclu Dorothy Ooko. La conférence s'est achevée par la présentation de trois nouveaux téléphones intégrant des fonctionnalités attrayantes comme la caméra, la radio, Internet et une solution de messagerie mobile. Il s'agit notamment des Nokia 5000, 7070 Prism et 1680 Classic.
Source : Mutations
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