Le président camerounais Paul Biya a fait quelques promesses à son homologue tchadien Idriss Deby.
Au cours de son séjour en terre camerounaise, Paul Biya et Idriss Déby ont épluché tous les sujets majeurs de la coopération bilatérale entre leurs pays. Les échanges entre les deux hommes ont porté essentiellement sur la sécurité transfrontalière, les problèmes de transport le long du corridor Douala-N'Djaména, l'intégration en zone Cémac (Communauté des Etats de l'Afrique centrale) et sur la crise à la banque des Etats de l'Afrique centrale (Beac).
Dans le domaine de la sécurité, les deux parties se sont engagées à traquer les coupeurs de route qui sévissent de part et d'autre de la frontière entre le Tchad et le Cameroun. Ceci à travers une " concertation permanente ".
Dans ce cadre, l'on imagine que l'enlèvement de quatre camerounais par des éléments de l'Armée nationale tchadienne, lesquels ont hissé leur drapeau lundi dernier à Blangoua dans l'Extrême Nord, a été évoqué par les deux chefs d'Etat. En outre, l'électricité produite au barrage hydroélectrique de Lagdo sera fournie au voisin Tchadien pour booster son activité économique. Une bonne nouvelle pour les habitants de N'Djaména. Lesquels subissent de plein fouet le phénomène des délestages. Paul Biya et Idriss Déby Itno ont également convenu de la nécessité fluidifier le trafic sur l'axe routier Douala-N'Djaména, qui, à en croire le président Biya " malgré les améliorations en cours, reste un chemin de croix pour les transporteurs routiers ". Cet axe deviendra, grâce à aux projets de facilitation prévus, une des grandes artères de la sous région Afrique centrale, a indiqué le chef de l'Etat camerounais.
Actions conjuguées
Par ailleurs, Paul Biya et Idriss déby se sont appesantis sur freins à l'intégration en zone Cémac. Notamment la question du passeport biométrique. Selon Paul Biya, il est temps " d'écarter les obstacles artificiels qui s'opposent à la libre circulation des personnes et des biens et à la liberté d'établissement, survivances d'un égoïsme national dépassé ". Dans ce sillage, des actions conjuguées sont envisagées dans la production et la distribution d'énergie, la construction d'axes routiers et d'infrastructures à vocation sous-régionale, l'exploitation des ressources du sous-sol, la mise en œuvre des projets agricoles, le rapprochement des marchés financiers, etc.
Paul Biya observe que " maintenant que les institutions de la Cémac sont pratiquement en place, il nous reste de les faire vivre ". Pour lui, il est surtout question de " susciter un attachement communautaire chez les citoyens de nos pays. La parenté évidente de nos peuples et l'absence de réel contentieux devraient faciliter les choses ", a déclaré le chef de l'Etat camerounais dans le toast prononcé lors du dîner offert en l'honneur du président de la République du Tchad. Sur le dossier brûlant de la Béac, Idriss Déby Itno a déclaré face à la presse, à l'Aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, que les chefs d'Etat de la Cémac s'y pencheront sans complaisance dans un mois à Bangui lors du sommet qui va les réunir.
Source: Quotidien Mutations
|