Paul Biya victime de vol
Vendredi 19 septembre 2008. Au troisième étage du palais présidentiel où
travaille le lieutenant Emane, tout le monde parle du retour précipité de ce
dernier à Yaoundé, alors qu'il faisait partie des éléments de la Direction de la
sécurité présidentielle (Dsp), mobilisés pour le voyage du président Biya à New
York.
A l'aéroport de Yaoundé Nsimalen, un petit dispositif mixte d'éléments de la Dsp
et de la garde présidentielle, tous en civil, attend l'officier qui était plutôt
connu pour sa proximité avec le chef de l'Etat, dont il était un garçon de
course. Lorsque le Lieutenant Emane débarque à Yaoundé sous escorte, il est
conduit en catimini au palais présidentiel à Etoudi où il sera aussitôt
incarcéré dans une cellule disciplinaire de la Garde présidentielle.
Alors que plusieurs versions contradictoires se répandent au palais, sur ce qui
serait à l'origine de l'interpellation et de l'incarcération du lieutenant
Emane, Le Jour a appris de source militaire que le lieutenant Emane a été mis
aux arrêts le jeudi 18 septembre au soir. "Il a été pris dans sa chambre à
l'Intercontinental à Genève, en possession de la valise de souveraineté du chef
de l'Etat", a expliqué notre source avant d'ajouter que la valise en
question contenait une somme importante en devises. La même source précise que
le lieutenant Emane s'apprêtait à quitter l'hôtel lorsqu'il a été interpellé.
Mais comment la tentative de vol a-t-elle alors été découverte ? Notre source
confie que la sécurité présidentielle a été alertée par des éléments des forces
spéciales suisses, au sujet des mouvements suspects d'un véhicule stationné au
pied de l'hôtel Intercontinental. "Après recoupement instantané, les commandos
de la Dsp ont réalisé que le véhicule en question attendait le lieutenant Emane.
Il l'ont alors neutralisé", ajoute notre informateur.
Au palais d'Etoudi, le lieutenant Emane était plutôt un officier docile de
réputation. Depuis plusieurs années, il est également réputé proche du président
Biya dont il convoyait d'ailleurs plusieurs courriers privés. Après son
interpellation, selon des sources concordantes, le lieutenant Emane a été
entendu à plusieurs reprises par des éléments de la Dsp et la Gp.
Source : Le Jour
|