Au Cameroun, les 3/4 des personnes infectées sont des femmes.
Révélation a été faite lors de la 17è édition de la semaine camerounaise de la lutte contre le SIDA qui a précédé la célébration de la 22è journée mondiale dédiée à cette pandémie. Et pour cause, « c’est une tranche d’âge où les jeunes filles ont une dépendance économique du fait qu’elles sont issues des familles pas toujours nanties », affirme le représentant de l’Association camerounaise du marketing social (ACMS), une organisation non lucrative qui facilite l’accès à l’information des populations dans le domaine de la santé au Cameroun. Avant de faire remarquer que « la plupart des partenaires sexuels de ces filles se recrutent chez les personnes âgées ayant une bonne assise matérielle que les garçons du même âge. »
C’est pourquoi, la célébration de la 22è journée mondiale de lutte contre le VIH/SIDA a été marquée par une forte mobilisation des jeunes. La salle de conférence des services du gouverneur de la région du Littoral avait fait le plein d’œuf avec la participation des carrés de plusieurs lycées et collèges de la ville de Douala. En s’adressant à cette jeunesse, Mme Rachel Seukong, chef de la division des Affaires administratives et juridiques, représentant le gouverneur de la région du Littoral n’a pas manqué d’appeler à plus de prise de conscience. « Chers jeunes, sans être alarmiste, le tableau épidémiologique du Cameroun demeure préoccupant, avec un taux de séroprévalence de 5,5%… Point n’est besoin de rappeler ici que les femmes et les jeunes, groupes particulièrement vulnérables, continuent de payer le plus lourd tribut au VIH/SIDA. »
45 000 personnes infectées
D’où la nécessité d’appliquer le thème de cette année, qui n’est autre que celui d’assurer un « accès universel à la santé et au droit de l’Homme ». D’autant plus que « le SIDA n’est pas prêt à disparaître. Le nombre de personnes infectées par le VIH reste supérieur à celui des personnes que nous pouvons mettre sous traitement », martèle Dr Mouelle Essomba, coordonnateur du groupe technique (GTR) régional de lutte contre le SIDA du Littoral. Car cette pandémie compte parmi les 10 principales causes de décès dans le monde et demeure la première cause de mortalité en Afrique.
Pour rester dans la dynamique de combat, nous sommes tous invités à mettre fin à l’opprobre, à la discrimination et la stigmatisation, qui continuent d’empêcher beaucoup de gens d’apprendre comment se prémunir contre le VIH/SIDA ou encore comment accéder aux soins. Surtout que sur le plan national, la croisade, sans être exhaustive permet une prise en charge efficiente : – Avec la subvention des examens biologiques dont les coûts supportables par l’Etat se hissent à : 18 000 Fcfa/malade pour les examens semestriels de suivi ; 10 500 Fcfa/malade pour les bilans pré-thérapeutiques ; et à 7 500 Fcfa/malade pour le bilan d’orientation. Dans la région du Littoral, le GTR s’appuie sur 27 centres de prise en charge, et l’accompagnement de 21 entreprises privées et une dizaine de confessions religieuses par le GTR. Tout cela pour se rapprocher des objectifs du millénaire. Ce dispositif a permis d’avoir à ce jour plus de 15 000 patients sous antirétroviraux dans le Littoral. Insuffisant lorsqu’on sait que plus de 45 000 personnes infectées sont recensées.
Malgré ces efforts, il y a 9,7 millions de personnes qui restent en attente de traitement antirétroviraux, dans le monde, et 7 400 personnes sont infectées par le VIH chaque jour. Pourtant, 4 millions bénéficient d’un traitement antirétroviral efficace. Il y a donc des efforts à faire pour améliorer les statistiques de l’ONUSIDA qui indiquent que 2,9 millions de personnes ont été sauvées depuis qu’un traitement efficace est devenu disponible. Conséquence, les décès ont chuté de 50% de même que la séroprévalence. Malgré cela, l’Afrique subsaharienne demeure la région la plus touchée avec plus de 67% de l’ensemble de personnes infectées dans le monde et plus de 72% de l’ensemble des décès. Une prise de conscience collective s’impose donc.
Source: Le Messager
|