Adolphe Moudiki, le plaignant dans cette affaire, est encore entendu.
Mardi 04 novembre dernier, Adolphe Moudiki, l’administrateur directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (Snh), a été entendu par le juge d’instruction Christian Ngoa dans le cadre de l’affaire qui oppose l’Etat du Cameroun et la Snh à Me Bemma Din Terence, Manga Owona et Ndoumou Dieudonné. Adolphe Moudiki est en effet plaignant dans cette affaire de détournement de la somme de 696 millions de Fcfa destinée à l’acquisition du terrain du site de la centrale à gaz de Bipaga I par la Société nationale des hydrocarbures (Snh). C’est la deuxième fois qu’il est ainsi entendu. Vendredi 31 octobre, il avait déjà dû s’expliquer.
A la suite de l’audition de l’Adg de la Snh mardi, Me Bemma Madengue Din Marie Terence, prévenue, a été entendue par le juge d’instruction jeudi 06 novembre. C’est la troisième fois qu’elle passe devant le juge d’instruction depuis son incarcération à la prison principale de Kribi le 9 octobre dernier. Il est reproché à ce notaire d’avoir établi un acte notarial sur un terrain non immatriculé, ce qui aurait facilité le détournement de l’argent.
Selon certaines sources, l’affaire remonte à 2003 quand le gisement de gaz est découvert sur le site du village Bipaga I. Selon nos sources, pour gagner de l’argent, la Snh aurait entrepris d’acheter le terrain aux riverains pour le revendre plus cher aux Américains. 696 millions Fcfa sont alors débloqués par le conseil d’administration de la Snh, sur proposition d'Adolphe Moudiki. Pour que la manœuvre réussisse, il faut un acte légal sur le terrain et c’est là que l’Adg de la Snh fait appel Me Bemma Din pour établir un acte sur ce terrain non immatriculé. Malgré les risques de cette opération, le notaire rassure que le titre foncier devait être rapidement établi. Seulement, tout l’argent est détourné par d’autres personnes.
Questions
L’affaire étant révélée au grand jour, M. Adolphe Moudiki a déclenché une opération pour mettre derrière les barreaux ceux qui ont osé saboter le plan de la Snh. L’administrateur de la Snh a déjà été entendu dans le cadre de cette affaire mais seulement comme plaignant. “ Est-ce qu’une somme aussi importante a pu être débloquée sans l’aval de l’Adg ? ”, “ comment un individu a pu prendre cette somme sans la présentation du moindre titre foncier ? ”, “ les procédures ont-elles été respectées ? ” Voilà autant de questions qui taraudent les esprits des magistrats et des populations de la cité balnéaire.
Le pot aux roses est découvert le 12 novembre 2007 avec une correspondance du député de l’Océan Martin Oyono (mandataire des populations de Bipaga et de Londji) à l’administrateur directeur général de la Snh qui se plaint de l’injustice dont sont victimes les populations de Londji et de Bipaga, ainsi que des poursuites judiciaires dont elles font l’objet pour n’avoir pas versé 50 millions Fcfa d’honoraires aux avocats ayant défendu leurs intérêts dans cette affaire. Après enquêtes, il ressort que les 696 millions Fcfa prévus pour Bipaga I ont été détournés par des individus qui n’ont même pas versé un seul franc aux populations.
Source: Le Messager
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