L'Etat camerounais va débloquer 640 millions de francs CFA pour stabiliser le prix de l'essence.
Du moins jusqu'à la fin du mois de février courant. En effet, selon la note de conjoncture mensuelle de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph) publiée en fin de semaine dernière, le prix du litre de super dans les stations services du Cameroun reste inchangé : 569 Fcfa. Dans le même temps, le gasoil et le pétrole lampant vont continuer à coûter, comme c'est le cas depuis le 2 janvier dernier, respectivement 520 et 350 Fcfa. Les prix des produits pétroliers à la pompe restent donc bloqués ce mois-ci malgré " la tendance haussière des cours mondiaux observée ces derniers jours ", indique la note de conjoncture de la Csph.
Mais pour que le consommateur camerounais ne subisse pas le contrecoup de cette hausse des cours mondiaux après une longue période de fléchissement, le gouvernement va débloquer ce mois-ci, selon la Csph, la somme de 640 millions de Fcfa au titre de la subvention à la consommation des produits pétroliers. Cet argent, indique la Csph, va permettre de combler l'écart entre le prix réel du pétrole lampant qui est actuellement de 414,18 Fcfa par litre, et le prix actuellement pratiqué à la pompe, c'est-à-dire 350 Fcfa. Tout calcul fait donc, la subvention gouvernementale va permettre de prendre en charge 64,18 Fcfa sur chaque litre de pétrole lampant consommé par les ménages camerounais tout au long du mois de février courant.
Conjoncture
Au demeurant, il se peut que l'on s'achemine progressivement vers la fin, ou alors la diminution considérable des subventions étatiques à la consommation des produits pétroliers. Car, indique la note de conjoncture de la Csph, " il reste néanmoins vrai que globalement sur le plan financier, en mettant ensemble les trois produits (super, pétrole lampant et gasoil), l'Etat n'aura plus au final à compenser des manque à gagner vis-à-vis de la Sonara [200 milliards de Fcfa l'année dernière à cause de la subvention étatique à la consommation des produits pétroliers] au titre du mois de février en cours, ce qui, si la conjoncture pétrolière internationale actuelle perdure, représenterait une grande bouffée d'oxygène pour les finances publiques ".
Mais en attendant les nouvelles évolutions au plan international, la conjoncture actuelle reste marquée par une augmentation du prix du baril du brut qui, après s'être déprécié de 45,35 à 41,05 dollars (baisse de 9,5%) entre le 15 décembre 2008 et le 14 janvier 2009, est subitement remonté à 47,10 dollars le 23 janvier dernier. Soit une hausse de près de 18% en moins de dix jours.
Dans le même temps, la parité du dollar par rapport au franc Cfa qui a chuté de 512,40 à 476,08 Fcfa au cours de la période de référence sus mentionnée, a repris son évolution à la hausse pour atteindre 510 Fcfa au cours des derniers jours. Mais selon la Csph, ces évolutions récentes (fin janvier), n'ont pas influencé la physionomie de la conjoncture pétrolière mondiale pendant la période de référence qui court du 15 décembre au 14 janvier 2009. Une période qui, elle, a plutôt été marquée par une baisse des cours mondiaux du brut.
Baisse imputable à trois causes principales. Il s'agit, cite la Csph, " des inquiétudes sur l'évolution à la baisse de la consommation mondiale de pétrole brut, renforcées par une série de mauvais indicateurs macroéconomiques observés ces derniers temps, notamment l'aggravation du chômage aux Etats-Unis (plus 7,2%), premier consommateur de pétrole, ainsi qu'en Allemagne, première économie de la zone euro ; l'inefficacité de la baisse des quotas de production de l'Opep [organisation des pays producteurs de pétrole] ; et le niveau élevé des stocks stratégiques aux Etats-Unis ".
Source: Quotidien Mutations
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