Les habitants de Ntaba en pleine déconstruction ont fait un sit-in chez le premier ministre
« Nous n’avons pas été reçus. Demain nous nous reposons et mercredi nous reviendrons, cette fois plus nombreux », confie, Paul Matan, 63 ans, père de sept enfants. Sa famille et lui, comme de nombreuses autres, dort à la belle étoile au quartier Ntaba où les maisons ont été détruites le 30 juillet dernier. Partis de Ntaba dès 8h, les manifestants ont entamé une marche, jusque devant l’entrée des services du Premier ministre réservée au public. Ils sont stoppés à quelques 50m par deux policiers qui appellent immédiatement du renfort. Des membres du groupe s’asseyent alors par terre. Au premier rang, des femmes. Comme Anne Meto Simo, 64 ans, qui a passé plus de 45 ans à Ntaba.
Divers messages sont inscrits sur des morceaux de contre-plaqués que certains brandissent: «Le pauvre vit là où il peut », «Recasement immédiat», «Des morts se comptent chaque jour», «Des Tchadiens recasés au Nord, des Camerounais dans la rue», etc. En complément à ces revendications, Marie Thérèse Ngo Nsima, 39 ans, appuie: « Déjà quatre personnes décédées. Deux ont déjà été enterrées et deux autres attendent à la morgue. Nous vivons sous le froid, sans couverture ni nourriture. » Progressivement plusieurs unités de policiers arrivent dans deux véhicules Hiace, appartenant respectivement aux commissariats de sécurité publique des 2ème et 3ème arrondissements. Des éléments du 1er arrondissement sont également postés. Plus tard, le commissaire central N°1 de Yaoundé arrive, observe la scène de loin et repart.
Source: Le Jour Quotidien
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