| L'espérance de vie des 
        patients infectés par le virus du sida dans les pays développés a augmenté de 13 
        ans depuis qu'on recourt à une
        combinaison d'antirétroviraux. C'est la principale 
        conclusion d'une étude publiée ce vendredi par la revue médicale britannique «The Lancet». D'après une équipe de chercheurs du centre 
        de recherche sur le sida de Vancouver (Canada), l'apparition des thérapies 
        combinant plusieurs antirétroviraux au cours de la dernière décennie a permis de 
        réduire de 40% la mortalité des patients infectés.
 Les chercheurs ont comparé les taux de décès chez les patients en 1996-1999, 
        période où commençaient à être utilisées des nouvelles thérapies, et 2003-2005. 
        Sur cette petite dizaine d'années, les thérapies sont devenues «plus efficaces, 
        mieux tolérées et plus simples en termes de dosage», note «The Lancet». Selon 
        cette évaluation, rassemblant les résultats de 14 études menées au total sur 
        plus de 40.000 personnes en Amérique du nord et en Europe, une personne dont la 
        séropositivité est détectée à 20 ans a désormais une espérance de vie de 69,4 
        ans, contre 56,1 ans auparavant.
 
 
 
 Les pays pauvres toujours privés de soinsDes variables ont toutefois été constatées. Ainsi, les patients infectés par 
        injection de drogue ont douze ans de moins d'espérance de vie, de même que ceux 
        traités tardivement qui perdent 18 ans d'espérance de vie par rapport à ceux 
        traités dès le début de l'infection. Pour les chercheurs, ces avancées ont fait 
        du sida «une maladie chronique de longue durée».
        
 Si les avancées médicales bénéficient aux patients des pays développés, elles 
        restent cependant largement inaccessibles aux malades des pays pauvres. Depuis 
        l'apparition du virus, 60 millions de personnes ont été infectées dans le monde, 
        principalement en Afrique. 20 millions de personnes en sont mortes. Selon
        l'Organisation mondiale de la santé, seules 24% des 
        personnes ayant besoin d'un traitement contre le VIH y avaient accès au milieu 
        de 2006. Pour l'Onusida, le prochain objectif reste 
        l'accès universel au traitement en 2010.
 
 Un objectif auquel ne participera pas Roche, du moins en termes de recherche. Il 
        y a deux semaines, le grand laboratoire pharmaceutique suisse a annoncé
        cesser ses recherches dans la lutte anti-sida.
 
        Continuer à se protégerEt bien que les recherches sur les soins progressent, la prévention doit rester 
        une priorité. C'est le sens d'une étude australienne, publiée également par «The Lancet». Contrairement à un rapport suisse, qui 
        affirmait qu'une personne contaminée par le VIH et bénéficiant d'une thérapie 
        anti-rétrovirale pouvait renoncer au préservatif, les chercheurs australiens 
        affirment que des risques de contamination subsistent. Si le risque de 
        transmission du virus entre une personne séronégative et une personne 
        séropositive (dont le virus est indétectable dans le sang depuis au moins six 
        mois) est bas, il n'est pas «égal à zéro». Sur dix ans et sur une population de 
        10.000 couples sérodifférents, 215 hommes et 425 femmes seraient infectés après 
        une relation hétérosexuelle et 3.524 hommes à la suite de relations 
        homosexuelles. Ce qui correspond, selon «The Lancet», à un quadruplement des 
        risques si aucune protection n'est utilisée 
 
 
 
 
 
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