Reporters Sans Frontières pour la libération de Lewis Moudjo
Reporters sans frontières déplore la condamnation à trois ans de prison ferme,
le 7 janvier 2009, de Lewis Medjo, directeur de publication de l’hebdomadaire La
Détente Libre. L’organisation demande aux autorités camerounaises d’accorder une
remise en liberté provisoire au journaliste, incarcéré à la prison centrale de
Douala (sud-ouest du pays) depuis le 22 septembre 2008.
"Cette nouvelle condamnation rappelle que les juridictions africaines répondent
bien trop souvent aux délits de presse par l’incarcération des journalistes,
plutôt que par des solutions plus adaptées et plus justes. Même si la faute et
la diffamation sont avérées, la très lourde peine infligée à Lewis Medjo ne fait
pas honneur à la justice camerounaise et ne répare en rien le préjudice subi par
la victime. Les autorités doivent être conscientes qu’elles font de lui un
nouveau martyr alors qu’elles devraient régler cette affaire par d’autres
moyens", a déclaré l’organisation.
Le 7 janvier, Lewis Medjo a été reconnu coupable de "propagation de fausses
nouvelles" et condamné par le tribunal correctionnel de Douala à trois ans de
prison ferme, assortis d’une amende de deux millions de francs CFA (plus de 3
000 euros). Il est reproché au journaliste la publication, le 7 août 2008, d’un
article titré "Coup de tonnerre à la Cour suprême : Biya limoge Dipanda
Mouelle", évoquant une prétendue manœuvre du chef de l’Etat pour contraindre le
premier président de la Cour suprême, Alexis Dipanda Mouelle, à prendre sa
retraite anticipée en 2009.
La rédaction de La Détente libre établit également un lien entre l’arrestation
du journaliste et la publication d’un autre article, en août, intitulé "Mebe
Ngo’o met le passeport de (Yves-Michel) Fotso aux enchères". Cet article faisait
état d’une tentative d’extorsion de fonds présumée de l’homme d’affaires Victor
Fotso, père de Yves-Michel Fotso, avec la complicité du délégué général à la
Sûreté nationale, Edgar Alain Mebe Ngo’o.
Lewis Medjo a été arrêté le 22 septembre 2008 et placé en garde à vue à la
division de la police judiciaire du Littoral. Il avait ensuite été placé sous
mandat de dépôt à la prison centrale de Douala, sur ordre du ministère public,
le 26 septembre. Depuis, son procès avait été reporté à plusieurs reprises, pour
"raisons administratives".
Source :
Reporters Sans
Frontières
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