L’affaire ne cesse de créer des remous au Cameroun. Le 10 Février au soir, à l’occasion de son traditionnel discours à la jeunesse en prélude à la fête de la jeunesse du lendemain, le président Paul Biya a promis la création de 25.000 postes de fonctionnaires. Une nouvelle accueillie avec liesse par certains, et réserves pour d’autres qui pensaient que le gouvernement ne pourrait pas sortir d’un chapeau magique plusieurs milliers de postes.
Un exploit jugé d’autant plus impossible à réaliser qu’il devait être fait dans un temps limité, puisque la date annoncée pour la publication de la liste des sélectionnés en Juin. Un premier échec, puisqu’à la fin dudit mois de Juin, la publication était reportée à la fin du mois de Décembre. Une nouvelle qui avait d’ailleurs poussé la RJC – Rassemblement de la Jeunesse Camerounaise – à porter plainte pour contre l’état camerounais pour abus de confiance.
Lancé dans son opération séduction et embarrassé par de tels atermoiements, le chef de l’Etat a tapé du poing sur la table et une liste d’un peu plus d’un millier de candidats présélectionnés a été publiée. Un répit qui n’en était pas un pour le gouvernement, puisque des accusations sur la validité de la liste étaient lancées : des fonctionnaires déjà en poste se seraient trouvés dans la très attendue liste, information confirmée par après.
A l’heure où la pression est sur le président, suivi de près par l’occident qui semble souhaiter très fortement l’alternance au Cameroun, tancé en interne et à l’international par une jeunesse et une diaspora qui ne laissent plus rien passer, le président a manqué son coup avec une opération censée catalyser la montée de sa popularité, auprès des jeunes notamment.
Au dernier sommet de l’Union africaine, le président avait insisté sur l’importance de la jeunesse, dénominateur commun entre les diverses révolutions qui ont émaillé l’Afrique cette année, se vantant au passage d’avoir mis en place de nombreux mesures et plans d’action pour son épanouissement et son insertion dans le milieu professionnel.
Un coup complètement raté. Et les projets d’université et d’hôpital à Bamenda, de port en eau profonde à Kribi ou de second pont du Wouri, supposés se réaliser sur plusieurs années, ne pèseront pas bien lourd dans le passif du président en exercice.
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