Les voleurs de la Socatur ont été condamnés à 15 ans de prison.
Quatre années après le vol du coffre-fort appartenant à la Société camerounaise des transports urbains (Socatur), le Tribunal militaire de Douala a enfin rendu son verdict contre la douzaine de suspects poursuivis dans le cadre de cette affaire. Hier, lundi 9 mars 2009, au cours d'une audience spécialement consacrée aux délibérés, cinq accusés ont en effet écopé d'une peine de 15 ans d'emprisonnement ferme, parce que reconnus coupables de " vol avec port d'armes à feu ". Il s'agit de Thomas Nguidjol alias "Big Lass", que l'on désigne comme le chef de gang ; Mwaha Paul Léandre Boula alias "Joli" ; Nsangou Arouna, Bo'og Samuel Victor et Salifou Amadou alias "Reno".
Prosper Nziem, ex-chauffeur de la Socatur, et Dibabho Daniel, le prétendu spécialiste ayant été recruté pour éventrer le coffre-fort de l'entreprise après le larcin, eux, s'en tirent avec 5 ans de prison ferme, après avoir été reconnus coupables de " complicité de vol avec port d'armes à feu ". Porté disparu et absent de l'audience depuis le déclenchement de la procédure, le gendarme major Bourges Etienne Serge, lui, a été condamné à un an d'emprisonnement ferme pour " dissipation d'une arme à feu, violation de consigne et abandon de poste ", suivi d'un mandat d'arrêt décerné à l'audience.
Complicité
Ses collègues d'arme impliqués dans cette affaire, le gendarme major Djefoua Alouna Jacob et le Maréchal de logis chef Samuel Tessoubo, ont été condamnés à des peines pécuniaires respectives de 100.000 et 300.000 francs Cfa. Idem pour le nommé Lipem Lipem, ex-vigile de la Socatur, qui est condamné à payer une amende de 100.000 francs Cfa. Parmi les inculpés, seule la nommée Cécile Ngo Bahiha s'en est sortie sans laisser de plumes. Caissière principale à la Socatur au moment des faits, elle a été reconnue non coupable de complicité de vol avec port d'armes à feu.
Le Tribunal militaire de Douala a par ailleurs accordés des dommages et intérêts de l'ordre de 53,25 millions de francs Cfa à la Socatur, sur les 231 millions Fcfa que l'entreprise revendiquait en sa qualité de partie civile au procès. Précision du juge : 1/10e de cette somme sera supportée par le ministère de la Défense.
Un verdict qui, manifestement, ne satisfait cependant pas les avocats de la Socatur et même M. Jean Ernest Ngallè Bibehè, le Pdg de cette entreprise, qui ont aussitôt décidé d'interjeter appel. En rappel, c'est dans la nuit du 25 au 26 novembre 2004 que des malfrats armés ont pris d'assaut le siège de la Socatur, emportant le coffre-fort et une somme estimée par les dirigeants de cette entreprise à environ 80 millions Fcfa. Les gangsters avaient réussi, selon les témoignages concordants enregistrés à la barre, à désarmer les gendarmes chargés d'assurer la garde, à les ligoter et à opérer en toute tranquillité pendant plus d'une heure. Une enquête avait été aussitôt ouverte par la police. Laquelle avait permis, au mois de mars 2005, de mettre le grappin sur des suspects. L'instruction judiciaire ouverte dans la foulée impliquait une douzaine de personnes. L'ordonnance de renvoie devant le tribunal militaire de Douala, elle, datait du 29 décembre 2006.
Source: Quotidien Mutations
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