Belle récompense pour Samnick et ses coéquipiers
Enfin ! Un grand ouf de soulagement a surgi des tribunes de Bercy au coup de sifflet
final. Depuis 2005, les supporters lorrains avaient pris l'habitude de réquisitionner
les places du Palais Omnisport parisien. A chaque fois, ils étaient repartis tête basse. Avec encore des cauchemars pour hanter leurs nuits d'été. A la quatrième
tentative, le signe indien a été rompu. Et la fête n'en saura que plus belle. Le
traumatisme de cette terrible série noire n'aura finalement pas pesé. Emmené par
un duo aussi magique qu'inattendu (Jeff Greer-Victor Samnick),
le SLUC a vite pris les devants.
Mais contrairement aux éditions précédentes, les
Nancéiens n'ont cette fois-ci pas craqué.
Roanne, dominé dans tous les secteurs du jeu et notamment dans la raquette, maladroit
aux tirs primés, n'a pu que constater les dégâts. Pour finalement lâcher son titre.
Un miracle n'arrive pas deux fois. C'est sa définition même. Et après
avoir bluffé
toute la France du basket la saison passée, la Chorale, qui a déjà réussi la prouesse
de revenir à Bercy malgré les départs de Dee Spencer et Aaron Harper l'année passée,
a lâché devant la supériorité de la nouvelle équipe lorraine. Même Marc Salyers,
pour son dernier
match sous le maillot roannais, n'aura rien pu faire (13 pts, 7
rbds). Trop seul et abandonné par son lieutenant Brion Rush (6 pts à 1 sur 6 aux
primés).
Signe de la richesse de l'effectif du SLUC, les deux héros de la première mi-temps
et de la soirée auront peut-être été les moins attendus. Deux joueurs qui semblaient
en difficulté dans ses playoffs. Deux joueurs qui ont choisi le meilleur moment
pour retrouver leur niveau. Le premier Victor Samnick a vite donné le ton. Loin
de son potentiel depuis le début de la phase finale (7.4 pts et 5.6 rbds de moyenne),
l'ancien Parisien a montré le chemin à suivre à ses coéquipiers. Seul rescapé du
grand ménage de l'été 2007 avec Cyril Julian, l'intérieur avait une revanche à
prendre sur sa finale complètement manquée de la saison passée. Il l'a pris de la meilleure
des manières. Avec 10 points à 5 sur 5 au premier quart-temps, il a vite pris le
dessus sur Pape Badiane avant de continuer sur sa lancée (16 pts, 10 rbds).
Roanne muet les 20 dernières minutes
L'histoire de Jeff Greer est aussi belle. En manque de réussite dans ses playoffs,
l'artilleur attitré des Lorrains s'est réveillé à Bercy. Avec 11 de ses 29 points
dans le premier quart-temps, une activité débordante (10 rbds) et une adresse diabolique
(6 sur 10 aux primés pour finir), il a été le grand bonhomme de cette rencontre.
Dans le sillage de ce duo, Nancy creuse l'écart au fur et à mesure (18-9, 9e puis
28-15, 11e). L'un allume les mèches de loin. Et l'autre fait exploser la défense
roannaise avec son travail de sape sous le cercle. Roanne a beau changer de défense
(passage en zone 3-2), ça ne change rien. Surtout que Cyril Julian prend le relais
(15 pts, 8 rbds). Avant que Ricardo Greer, l'homme à
tout faire de Nancy, et Pape-Philippe
Amagou ne viennent apporter leur pierre à l'édifice.
La partie a alors vite tourné à la démonstration. La Chorale, stoppée en attaque
par la solide défense lorraine, est muette devant l'euphorie adverse. Nancy rentre
tout. Est sur un nuage. Et enfonce le clou (81-47, 37e). Jean-Luc Monschau peut
exploser de joie. Après trois échecs de suite, il a enfin décroché sa timbale et
offre un premier titre de champion de France au SLUC. Un club qui découvrira l'Euroligue
l'année prochaine pour la première fois. Une chose est sûre : Un nouveau cycle a
commencé l'année dernière à Nancy. Et un nouveau débute à la Chorale qui va devoir
apprendre à vivre sans Marc Salyers.
LA DECLA :Jean-Luc Monschau (entraîneur de Nancy) :
"La force de persévérer, la ténacité font aussi partie des qualités qu'on doit trouver
chez un sportif, quelques soient les difficultés qu'on traverse. Mon père m'a appris
que c'est dans la déception qu'on doit trouver les forces pour l'avenir. Je n'ai
jamais abdiqué. En début de saison on était certes sur une
fin de cycle mais on
avait gardé la même ambition. L'écart de trente points ne veut rien dire. Une finale,
on la gagne ou on la perd. Avec Roanne, on est à un partout. Il y a beaucoup de
respect entre nous. Roanne a fait honneur au basket français en Euroligue, ce sera
de notre responsabilité de faire aussi bien l'année prochaine. On a vécu cette saison
comme une famille. J'ai eu Tariq (Kirksay, ancien joueur) au téléphone toute à l'heure,
il est aux Etats-Unis et a suivi la finale sur internet."
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