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Pourquoi les mairies sont pauvres et très endettées
(13/10/2008)
L’incivisme fiscal, la mauvaise gouvernance financière et managériale, l’absentéisme de certains maires, les obstructions de la tutelle… plombent le développement local.
Par Georges Alain BOYOMO
Les mairies camerounaises sont endettées
Les mairies camerounaises sont endettées

Lors de la dernière réunion de coordination administrative de la province de l’Adamaoua, le gouverneur Enow Abrams Egbé a fortement exhorté les préfets à encadrer les maires dans leurs missions pour donner une chance de succès à la décentralisation annoncée. C’est que dans la majorité des cas, nombre d’élus locaux de cette province et, à l’observation, de la région septentrionale manquent d’outils de gestion municipale. Du fait de leurs surfaces financières ou de leur entregent, beaucoup se sont retrouvés à la tête des mairies. Lesquelles ont tout de suite été transformées en vaches à lait, du moins en zones d’influence. Normal donc que plus d’un an après leur élection, l’on compte à peine sur les doigts des deux mains, les maires en mesure de présenter un bilan imposant.

A contrario, quelques-uns sont désormais dans le viseur de la Commission nationale anti-corruption. C’est le cas du maire de Fotokol dans le Logone et Chari. Une correspondance signée d’une vingtaine de conseillers en date du 22 mai 2008 dénonce des irrégularités constatées dans le compte administratif de 2007. Le recouvrement des recettes, la réhabilitation de la voirie urbaine, les travaux d’adduction d’eau et d’électrification auraient été passés par pertes et profits par Mahamat Moussa.
Des cas similaires foisonnent dans la région. Parmi les nouvelles communes créées en avril 2007, peu fonctionnent normalement. Après l’utilisation à géométrie variable de la subvention de 30 millions Fcfa offert par l’Etat, l’heure est désormais à la navigation à vue. Prospective, programmation, connais pas ! L’on se contente d’attendre les centimes additionnels communaux (Cac) pour régler les charges salariales, tout au moins.




Autre casse-tête dans les communes du Septentrion, le recouvrement des recettes. L’incivisme fiscal est fortement ancré ici dans le vécu quotidien des populations. A la commune de Ngaoundéré 1er par exemple, la secrétaire générale Rassidatou, révèle qu’entre janvier et juin 2008, à peine 20 millions Fcfa ont été recouvrés, soit 1/3 des recettes attendues. Selon Oumar Diallo, le premier adjoint au maire de cette commune, sur 5 000 conducteurs de motos recensés, 400 seulement s’acquittent de l’impôt libératoire. Certaines personnalités politiques, traditionnelles et religieuses, propriétaires de boutiques ou de troupeaux de bœufs refusent de payer l’impôt, fait-on savoir.

De temps à autre, les autorités municipales sont obligées de requérir le soutien des forces de l’ordre pour des recouvrements forcés. D’après les textes en vigueur, les taxes et droits devant renflouer les caisses des communes sont au nombre de treize : le produit de l’impôt forfaitaire, la taxe d’eau, la taxe sur les ambulances municipales, la taxe de l’inspection sanitaire, le droit d’occupation temporaire de la voie publique, la taxe sur le stationnement, la taxe sur les spectacles, les droits des stades à l’exception des stades omnisports, la redevance sur la dégradation de la chaussée, la taxe d’enlèvement des ordures, la taxe de transit, la taxe d’assainissement, etc.

Cependant, le recouvrement reste aléatoire. "Les usagers ignorent beaucoup de ces taxes. D’aucuns considèrent que cela relève de l’escroquerie. Nous allons continuer de les sensibiliser", déclare un conseiller de la commune de Ngaoundéré 2e. En outre, le fonctionnement de certaines communes est bloqué par la non nomination de délégués du gouvernement auprès des communautés urbaines. Dans d’autres communes de la zone septentrionale, les préfets et sous-préfets sont accusés de faire obstruction aux maires. Cela a été noté à Kaélé dans le Mayo-Kani. Les divergences tournent généralement autour du partage des ressources financières municipales…



Source : Le Messager




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