Paul Gabriel Ngamo Hamani (à droite) a été relâché san qu'on ne sache ce qu'on lui reprochait exactement
Selon ces sources, l’ancien administrateur provisoire de la défunte Cameroon airlines (Camair) a été libéré samedi 10 janvier 2009 aux environs de 14 heures. A son domicile hier dimanche, l’information sur la libération à la police judiciaire est confirmée. Joint au téléphone, Ngamo Hamani confirme sa mise en liberté. « Oui, vous m’appelez sur mon téléphone, je suis chez moi », a-t-il répondu au reporter du Messager en guise de confirmation de l’information sur sa mise en liberté. Quant à la suite de la procédure à la police judiciaire, « je n’ai pas de déclarations à faire ».
Paul Gabriel Ngamo Hamani a été interpellé par la police judiciaire jeudi dernier à Yaoundé. Selon nos sources, la police lui avait indiqué qu’elle souhaitait avoir un complément d’information à l’issue d’une enquête du contrôle supérieur de l’Etat. Arrivé à la police judiciaire, M. Ngamo a été surpris d’entendre qu’on l’emmenait à Douala où le procureur l’attendait. Convoyé à la capitale économique, il n’a pas été reçu par le procureur qui ne l’attendait pas. L’on supputait pourtant que l’ancien Ap de la Camair devait y être entendu par le procureur à la cour d’appel du Littoral. Ce dernier les a renvoyés à la capitale. Tard dans la nuit de jeudi 8 janvier, M. Ngamo a été « rapatrié » à Yaoundé. Malgré ce revers subi par la police, cette dernière a tout de même décidé de garder Paul Ngamo Hamani « au frais ». L’ordre venait de la hiérarchie, a-t-on alors entendu dire.
Victime de la guerre des réseaux ?
Selon des sources concordantes, l’ancien Ap de la Camair aurait été relâché parce que les charges retenues contre lui sont insuffisantes pour le placer sous mandat de dépôt. Mais sa libération n’annule pas la procédure. Car, selon nos sources, l’ancien administrateur provisoire de la compagnie nationale de transport aérien sera régulièrement entendu par les éléments de la police judiciaire. Pour quel motif exact et selon quel calendrier ? Pas de précision. Et c’est là que la nébuleuse éclate.
Selon certaines indiscrétions, l’arrestation de Paul Ngamo Hamani participe à une stratégie visant à nettoyer le réseau d'Abah Abah, l’ex-Minefi dont on dit qu’il était l’un des protégés. Dans la liste des 64 personnalités soupçonnées de crimes économiques contre l’Etat du Cameroun, le nom de M. Ngamo apparaît en effet comme faisant partie des satellites d'Abah Abah. Ayant neutralisé l’ex-Minefi, des indics auraient renseigné des pontes du réseau opposé que ses satellites continuaient d’agir… Il est donc question de neutraliser tout ce qui est soupçonné d’avoir une relation de près ou de loin avec l’ex-Minefi. Selon cette thèse, Ngamo Hamani paierait ainsi les frais de la guerre de réseau dont la finalité est le positionnement auprès de Paul Biya.
Paul Gabriel Ngamo Hamani a été administrateur de la défunte Camair entre 2005 et 2008. Officiellement, c’est dans le cadre de la gestion de cette entreprise qu’il est entendu par la police. Les auditions à la police judiciaires ont débuté depuis l’année dernière, quelques mois après qu’il a été déchargé de ses fonctions d’administrateur provisoire de la Camair. Il avait aussi été entendu par un juge d’instruction au tribunal de grande instance du Mfoundi à Yaoundé il y a quelques mois.
Source: Le Messager
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