Le gouvernement camerounais se rend compte du risque des effets secondaires de cet accident sur les riverains.
L'arrêté du Premier ministre n'aurait pas attiré l'attention des observateurs s'il était uniquement orienté vers " l'aménagement du site en vue d'en faire un lieu de mémoire ". Mais le texte signé par Inoni Ephraim le 31 décembre dernier et publié dans Cameroon Tribune lundi dernier, 05 janvier, cherche à résoudre, de manière trop tardive, d'autres problèmes nés de la catastrophe survenue le 05 mai 2007 du Boeing 737-800 de la compagnie aérienne Kenya Airways.
Selon l'esprit de l'arrêté du chef du gouvernement, le " Comité chargé de la restauration du site du crash du Boeing 737-800 de la compagnie Kenya Airways au lieu dit Mbanga Mpongo " survenu le samedi 05 mai 2007 dans cette partie de l'arrondissement de Douala V ne se limite pas simplement " à la délimitation et à la cartographie numérique du site " et à " la sécurisation du site pendant et après la restauration de celui-ci ", mais est aussi chargé de faire procéder " au prélèvement et à l'analyse des échantillons du sol et des eaux du site, au traitement des eaux du lac artificiel créé par le crash, ainsi que de l'ensemble du site et ses environs immédiats, à la vidange et au remblai du lac artificiel, à l'inhumation des restes mortuaires, à la surveillance épidémiologique des popualtions riveraines en réduisant les risques de pollution et de souillure de la nappe phréatique ".
Autant de risques qui avaient déjà été soulignés au lendemain du crash, mais qui n'ont pas trouvé de réponse immédiate. Quelques jours après le crash, le 17 mai 2007 plus précisément, le quotidien Mutations indiquait déjà dans un article que des espèces étaient en péril. Interrogé par Mutations, Dr. Oben Attey mettait en garde contre " toute activité de pêche ou de chasse dans les environs avant une période de six mois au moins ". Pour Josua Ossih, un promoteur d`une compagnie aérienne de transport, qui s'exprimait sur la même question, le fait que la partie supérieure de l`avion se trouve encore enfouie dans le sol est un autre facteur de pollution.
Car, certains corps pourraient encore s`y retrouver. Ces débris épars, partout dans cette sorte de clairière et les différentes formes de pollution, exposaient les populations, à en croire le Dr Attey, à des infections pulmonaires, des maladies cardio-vasculaires, des infections de la peau et des troubles psychologiques. D`autres problèmes de santé avaient aussi été évoqués, à cause des dépôts sur ce site, de restes des hublots, de pieds de chaussures, de sacs, de vêtements et de pièces métalliques de toutes sortes. Pour parvenir à prétendre désinfecter une bonne partie de cet endroit, l`environnementaliste Ernest Lambert Eyingue soutenait qu'il faudra sonder l`eau boueuse pour longtemps encore car, le risque est grand d`aboutir à la naissance des enfants avec des malformations dans les années qui viennent si les riverains ne respectent pas toutes ces dispositions.
Toutes ces mesures n`auront cependant pas été respectées au cours des opérations de secours qui se sont déroulées les jours qui ont suivi la catastrophe. On a par exemple vu, au début des opérations et plusieurs jours après, de nombreux secouristes notamment volontaires, se jeter à l`eau sans gants, chaussures appropriées et cache-nez. C'est donc finalement pour faire ce travail que le Comité, constitué des représentants de plusieurs administrations, va se réunir et rendre sa copie dans un délai de trois mois renouvelable une fois.
Source: Quotidien Mutations
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