La petite bourgade de Douala, Bomono, est en ébullition avec l'éventualité qu'il s'y trouve du pétrole.
Des indices laissent penser que sur une superficie de 3280 km_, la probabilité d’y trouver du pétrole est importante. L’affaire est prise au sérieux, au point où, les populations du coin ne rêvent plus que de pétrole. Et les pouvoirs publics ne sont pas restés insensibles à la frénésie qui s’est emparée des riverains de Bomono. La semaine dernière, une grande concertation s’est tenue à Douala pour savoir de quoi il retourne. Il s'agit des concertations préalables au sujet des études d'impact environnemental effectuées sur la zone qui couvre en réalité trois départements de la région du Littoral : le Moungo, le Nkam et le Wouri.
C’est l’entreprise camerounaise Euroil qui est au centre de l’affaire. L’Etat lui a octroyé 'un permis de recherche pour cinq ans (2007-2012). Elle a donc entrepris des explorations dans la zone de Bomono. Depuis un moment, dans certaines rivières du coin, on aurait trouvé du pétrole non encore commercial pour l'instant. Mais pour en avoir le cœur net, des recherches sur le site doivent être menées. « Sans avoir fait de recherches, on ne peut déterminer les quantités », laisse-t-on entendre chez Euroil. Au demeurant, une étude aéromagnétique a été faite en février dernier. « Un avion a survolé la zone suivant une grille. Des mesures magnétiques et gravimétriques ont été prises, afin de déterminer les bassins sédimentaires dans lesquels se trouve le pétrole. Le bassin sédimentaire a déjà été délimité, explique Emmanuel Tarh d’Euroil. Après l'aéromagnétique, une sismique va être effectuée qui consiste à connaître ce qui se passe dans le sous-sol. Ensuite, un forage montrera s'il y a présence de pétrole. Un deuxième forage déterminera si le puits s'étend latéralement. C'est après des calculs ensuite que l'on pourrait évaluer si la quantité de pétrole trouvée peut être exploitée de manière commerciale. »
En tout état de cause, ce qui se passe à Bomono suscite des rêves de prospérité au sein des populations qui espèrent que la région va en tirer le plus grand profit. Mais il faut avoir de la mesure et ne pas se laisser griser par les rêves les plus fous. Ainsi, lors des discussions qui ont eu lieu la semaine écoulée à Douala, entre les responsables d'Euroil, les représentants du préfet du Wouri et de la SNH, les autorités municipales, les ONG et chefs traditionnels concernés les volets protection de l'environnement et de la biodiversité, santé et social ont été explorés. Avant toute chose donc ce sont les intérêts des populations qui sont mises à l’avant. Du reste, les autorités préfectorales du Wouri ont assuré les populations de Bomono du soutien du gouvernement face à ce projet dont l'aboutissement et les retombées pourraient booster le développement de cette région essentiellement agricole.
Source: Cameroon Tribune
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