Le président du Cameroun Paul Biya doit s'entretenir à l'Elysée avec Nicolas Sarkozy ce vendredi 24 juillet vers 13h. Jeudi soir, les deux présidents ont dîné ensemble à l'Elysée.
L'accueil "du dictateur Paul Biya" soulève une vive polémique dans l'opposition et chez les Camerounais de France qui dénoncent "une prime à la dictature".
Le Cameroun doit "suivre la voie de la démocratie"
Le président du groupe PS à l'Assemblée a écrit à Nicolas Sarkozy pour lui demander d'aborder le thème de la démocratie avec Paul Biya. "", écrit Jean-Marc Ayrault au chef de l'Etat.
Le député souhaite que Nicolas Sarkozy reprenne "la feuille de route exposée à La Baule en juin 1990" par François Mitterrand. Ce dernier avait déclaré que "cette aide traditionnelle et ancienne" de la France serait "plus tiède face aux régimes qui se comporteront de façon autoritaire" et "enthousiaste envers ceux qui franchiront avec courage ce pas" vers la démocratisation.
"Une dictature qui s'enrichit sur le dos des Camerounais"
Par ailleurs, un collectif d'organisations de Camerounais vivant en France a dénoncé l'accueil réservé au président Camerounais.
"Lorsque le gouvernement français lui tend la main, lui déroule le tapis rouge, il s'agit d'une prime à l'impunité, à la dictature", exalte Guillaume Tene Sop, responsable du Collectif des organisations démocratiques et patriotiques de la diaspora camerounaise (Code). Il dénonce "le soutien insolent et arrogant à une dictature qui s'enrichit sur le dos des Camerounais".
Le collectif souhaite de Nicolas Sarkozy "exige du dictateur Paul Biya la mise sur pied d'une commission d'enquête indépendante internationale au sujet des massacres de février 2008". Lors de ce mouvement social contre la vie chère et la révision constitutionnelle, l'Observatoire national des droits de l'Homme (ONDH) avance un bilan d'au moins 139 morts.
"La démocratie n'est pas réservée à certains pays"
De plus, le Code appelle la France à faire pression sur Paul Biya pour qu'il crée une commission électorale indépendante et "déclare ses biens et la provenance de ses biens".
Le socialiste François Hollande a apporté son soutien au collectif, estimant que "nous devons faire pression pour que le président Sarkozy, en recevant Biya, dise que la démocratie n'est pas réservée à certains pays mais qu'elle est universelle", a-t-il dit.
Au pouvoir depuis 1982, Paul Biya a entamé une visite officielle en France mardi et qui s'achève vendredi.
Vidéo : l'arrivée de Paul Biya en France
Vidéo : Paul Biya en visite à Bordeaux
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