Paul Ngamo Hamani devant le conseil de discipline de la Camair pour répondre à certaines accusations.
Selon une source introduite, l'audition du l'administrateur provisoire (Ap) de la défunte compagnie camerounaise de transport aérien (Cameroon Airlines), Paul Ngamo Hamani placé en détention provisoire depuis la nuit de lundi 9 mars 2009, se poursuivra ce mercredi 1er avril 2009 devant le Conseil de discipline budgétaire et financière dans les locaux du Contrôle supérieur de l'Etat. Selon la même source adossée au rapport de la mission du Contrôle supérieur de l'Etat qui a séjourné dans les locaux de l'ex-Camair du 10 mars au 27 août 2008, six collaborateurs de l'ancien Ap de Camair ont également répondu présent à la convocation d'hier. Un acte similaire leur avait déjà été servi auparavant, par les soins du rapporteur et inspecteur d'Etat, Paul Martin Mba'ale Bitumu qui reproche notamment à M. Ngamo dix griefs essentiels.
Des récriminations auxquelles, contrairement aux autres gestionnaires publics interpellés par cette institution depuis l'année dernière, l'intéressé a été tenu de répondre par écrit, selon une correspondance à lui adressée le 12 novembre 2008. Bien que s'inscrivant dans l'optique " d'éclairer le Conseil de discipline budgétaire et financière devant lequel il a été traduit le 14 octobre 2008 ", la contrainte se lit sous les eaux. Surtout que la correspondance enjoint l'ancien administrateur provisoire, de s'expliquer " à propos de ces irrégularités. Aussi, vous saurai-je gré des dispositions que vous voudrez bien prendre pour que les explications demandées, appuyées des pièces justificatives, soient fournies au rapporteur dans les cinq jours suivant la réception de la présente demande ". Une injonction à laquelle a sacrifié Paul Ngamo Hamani dans les délais impartis.
Il lui est ainsi reproché la gestion des immobilisations notamment en matière de vente de terrains appartenant à l'ex-Camair pour un montant global de 642,451 millions de Fcfa. Pour les inspecteurs d'Etats, cette opération a été menée " sans autorisation du ministre en charge des Domaines et pour des utilisation à des fins qui restent à préciser ". Au rang des griefs retenus contre l'ancien Ap, figure la non tenue de la comptabilité au travers de l'inexistence des états financiers; le défaut du livre journal, du grand livre, de la balance générale des comptes et du livre d'inventaire; de rature, blanc et surcharge dans les livres journaux de caisses, les registres récapitulant les dépenses par chèques, par virement, du non enregistrement de certaines opération de dépenses par chèques et par virement dans les documents institués à l'ex-Camair d'un montant de 11,861 milliards
de Fcfa.
Recrutements
Les enquêteurs du Contrôle supérieur de l'Etat soulignent également que l'administrateur provisoire de Camair a accordé des avantages indus d'un montant de 63,24 millions de Fcfa à 21 agents de la défunte compagnie aérienne suite à leur promotion et nomination sans base légale. Une "faute" qu'on lie aux recrutements abusifs et titularisation des agents temporaires ayant entraîné la reconstitution des carrières et la revalorisation des salaires des agents, en violation du protocole d'accord social et pour un préjudice évalué à 8,516 milliards de Fcfa. De même que les inspecteurs d'Etat relèvent des écarts de 941,697 de Fcfa qui se dégagent dans l'opération d'indemnisation des départs volontaires et anticipés à la retraite de certains ex-employés de l'ex-Camair.
De son côté, l'ancien administrateur provisoire de déclare avoir reversé audit personnel neuf milliards Fcfa contre les 8,058 visibles dans les livres. Les inspecteurs d'Etat, au cours de cette audition de deux ou trois jours vont également aborder les questions de locations d'avions d'une enveloppe globale d'un peu plus de huit milliards de Fcfa de transactions avec diverses compagnies aériennes. Sur la même lancée, le rapport fait état de " paiement en trop d'un montant total de 3,314 milliards de Fcfa dans le cadre de l'achat de pièces détachées. Comme d'ailleurs les écarts (dont celui d'un milliard et demi), observés dans le règlement des factures de carburant effectués en faveurs de certains fournisseurs. M. Ngamo répond enfin de la violation de certains contrats ayant lié la défunte Camair à des structures privées ou publiques.
On cite au Contrôle supérieur de l'Etat, le paiement, en violation de l'article 4 de la convention Camair/Cbc de la somme de 679, 676 millions de Fcfa dans le cadre du règlement au taux de 15% des intérêts. La dissimulation de 21,403milliards Fcfa représentant les fonds virés par le ministère de l'Economie et des Finances mais "non déclarés et/ou non reçus " par l'administrateur provisoire de l'ex-Camair. La dissimulation de 7,025 milliards de Fcfa représentant les fonds virés par les finances mais qui n'ont pas crédité les comptes de l'ex-Camair. La dissimulation des paiements d'un montant total de 1,749 milliard Fcfa.
Source: Quotidien Mutations
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