L'arrondissement de Nyambaka fait face au phénomène des coupeurs de route.
Et ce n'est pas la demi dizaine de gendarmes installés à Nyambaka et ne disposant d'aucun engin motorisé qui viendra faire régner l'ordre. Selon le témoignage d'un commerçant de bétail, victime par deux fois des coupeurs de route (et qui a requis l'anonymat) " ces gens sont très bien organisés. Ils ont des armes automatiques, des gilets pare-balles, des téléphones portables et ils sont très bien renseignés sur les déplacements des vendeurs de bétail. Ce qui nous dérange c'est que maintenant comme ils savent qu'il y a des éléments du Bir dans les voitures, ils les arrosent seulement ".
La proximité et la porosité de la frontière avec la Rca facilite l'approvisionnement en armes à feu et offre une surface de retrait à ces coupeurs de route qui opèrent en général le jour des marchés périodiques. Dans la ville de Nyambaka, la commune s'est organisée et a mis en place des comités de vigilance qui apportent leur concours au maigre effectif des éléments de la gendarmerie Nationale en place. Mais l'espoir renaît puisque au-delà des tables bancs et salles de classes octroyés par le député Ali Bachir en tournée la semaine dernière dans la localité, la réalisation d'un certain nombre d'ouvrages est dit-on imminente. Nul doute que ces actions concrètes de l'Etat Camerounais, va peut être ouvrir les vannes du développement dans l'arrondissement de Nyambaka et pourquoi pas le " propulser comme poumon économique de la région de l'Adamaoua " pour citer Adamou Abdon, le 1er sous préfet de Nyambaka.
Coupeurs de route
Ce nouvel arrondissement du département de la Vina, situé à environ 100 km de la ville Ngaoundéré accueille une population estimée à environ 25 000 âmes, composée principalement des ethnies Gbaya, Mboum et Peuls. La terre très fertile de cette localité favorise diverses cultures à l'instar du mais, du manioc, des pommes de terres, l'igname et surtout les mangues sauvages qui abondent particulièrement entre les mois d'avril et de juin. Nyambaka c'est aussi un sous-sol riche en caolin et un cheptel bovin estimé entre 50 000 et 70 000 têtes avec en prime des " goudalis " c'est-à-dire des bœufs de production abondante de lait, qui est l'espèce la plus prisée. Une richesse que convoitent les coupeurs de route qui écument à longueur de semaine, les recoins de cet arrondissement qui abrite le lac touristique de Ngaoundaba. A cela s'ajoutent les nombreuses montagnes pittoresques ainsi qu'une végétation composée à la fois d'arbustes et de grands arbres.
Sur le plan éducatif, l'arrondissement ne compte qu'une seule école primaire à cycle complet datant des années de l'indépendance et deux collèges d'enseignement secondaire, minés par un manque criard en enseignants. Sur le plan sanitaire, deux centres de santés intégrées, aucun médecin et six personnels constituent l'arsenal sanitaire de cet arrondissement de 25 000 âmes. Toute chose qui ne permet pas selon Babamé André, chef de ce centre de santé " une prise en charge efficace des patients ". M. Abbo Hamadama 1er adjoint au maire de la commune d'arrondissement de Nyambaka précise que " lorsqu'il a un cas grave qui nécessite l'évacuation sur Ngaoundéré, on est obligé de louer une voiture personnelle à 40 000Fcfa environ, puisque le centre de santé intégré ne dispose d'aucun véhicule ou ambulance ". La situation est d'autant plus préoccupante que depuis sa création dans les années 1960, aucun bâtiment ne s'est ajouté à ce centre de santé. Les problèmes d'adduction en eau potable, sont également le lot quotidien des populations. Lesquelles peinent dans un contexte d'insécurité, à engager le développement de leur localité.
Source: Quotidien Mutations
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