6 coupeurs de route ont été appréhendés à Ngaoundéré.
Les populations des régions septentrionales peuvent enfin pousser un petit ouf de soulagement. Elles qui sont régulièrement otages des coupeurs de route qui règnent en maître sur les principales voies de communication de cette partie du pays. En effet, l'on se souvient il y a quelques jours les " djarguinas " avaient frappé sur l'axe Ngaoundéré-Garoua, tuant au passage un gendarme et dépouillant de braves citoyens camerounais. Un acte qui sonnait comme un affront de plus au Bir (Bataillon d'intervention rapide). Surtout que l'opération c'était déroulé en plein jour, à quelques encablures de la ville de Garoua. Toute chose qui a plongé les usagers de la nationale N°1 dans une psychose indescriptible, d'autant plus que des témoins de l'attaque avaient indiqué être surpris de " l'équipement sophistiqué dont disposaient les coupeurs de route ". Des propos que viennent confirmer le coup de filet d'hier du 5ème Bataillon d'intervention rapide de Ngaoundéré. Puisque les 06 malfrats dont les âges varient entre 25 et 35 ans ont été capturés en possession d'un impressionnant arsenal de guerre.
Six fusils de marque AK47, un Fal et un fusil lance grenade, 27 boites de chargeurs de marque AK47, une boite de chargeurs de Fal, 856 munitions de AK47, 12 munitions de Fal, 05 munitions de calibre 12 et une grenade à fusil, sont entre autres armes trouvées entre les mains de ces dangereux criminels.
Selon le lieutenant colonel Tiokap Lotti qui a relaté à la presse le déroulement de cette opération de force, " [i l'arrestation du gang est consécutive à une opération menée à Madem, non loin de Bawa. Les arrestations se sont déroulées par vagues successives jusqu'à la dénonciation et la capture du cerveau du gang, le nommé Abdoulaziz Hamadama, âgé de 31 ans ". Ses cinq complices les nommés Ousman Kari alias Babba, Ousmane Haman alias Malingue, Ousmanou Garba alias Bozizé et Moussa Ahmadou ont tour à tour rompu le pacte sacré des "djarguinas", c'est-à-dire le silence jusqu'à la mort, sous l'effet des pressions des hommes du Bir qui les ont soigneusement "cousinés".
Dénonciations
Et ce sont ces précieuses révélations qui ont permis de dénicher le cerveau du groupe, qui n'est rien d'autre qu'un richissime transporteur de Ngaoundéré qui jouissait d'une assez bonne réputation notamment dans son secteur d'activité. Ce sont également les aveux des cinq complices d'Abdoulaziz Hamadama qui ont renseigné les éléments du Bir sur la provenance des armes qui selon les criminels, viendraient du Tchad et seraient fournies par un ancien capitaine de l'armée tchadienne. Une révélation qui n'est somme toute pas nouvelle, puisque même Emmanuel Edou alors en visite dans les unités et services de sûreté des régions septentrionales, a insisté sur l'impératif de sécurisation des frontières.
Des frontières on le sait sont, on ne peut plus poreuses et offrent même un vaste champ de replis aux coupeurs de route qui s'y engouffrent parfois pour échapper aux éléments du Bir à leurs trousses.
Mais la prise d'hier permet néanmoins de souligner la nécessité pour les populations de redoubler de vigilance et de dénoncer systématiquement les bandits dont elles ont connaissance, même si ces derniers semblent à l'abris du besoin et au dessus des lois. D'où l'attitude des autorités de la région de l'Adamaoua qui ont par ailleurs procédé à la présentation du gang aux populations qui ont été surprises du vrai visage de certains de leur voisin.
Cette capture va donner certainement une occasion de renforcer la coopération entre Ndjamena et Yaoundé en matière de sécurité car régulièrement, les bandits pris de part et d'autre déclarent souvent avoir des complicités au de là de chaque frontière. Des rencontres comme celle que les présidents Deby et Biya vont avoir sont salutaires. Elles sont une opportunité pour échanger à un haut niveau des informations et des stratégies pour neutraliser le grand banditisme
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