Le proviseur d'un lycée de Ngaoundéré accusé de sorcellerie
Jeudi 11 septembre dernier, sous le regard des éléments du commissaire de police Sakafoulssou, du commissariat spécial de la Vina, le proviseur va déterrer le dit gris-gris de l'entrée principale du lycée.
Le lendemain, durant plus de neuf heures, le proviseur sera entendu à la police, en compagnie de l'intendant, Babadjaoro Husseini Aboubakar. L'interrogatoire dirigé le commissaire Sakafoulssou et l'officier de police Charles Essi'i va déboucher sur un aveu de l'intendant. Il accuse le proviseur d'être le principal instigateur de l'opération. Il va soutenir que le proviseur a mis les gris-gris la veille de la rentrée scolaire dans la nuit du 05 au 06 septembre, aux environs de 22h. Le proviseur, rencontré par Le jour, se dit serein et confiant. " Je suis là par la grâce de Dieu et personne ne me fera partir de Ngaoundéré. Il faut aller voir ma hiérarchie pour une interview sur cette affaire ", a-t-il déclaré. Pour lui, c'est une manœuvre de ses détracteurs.
L'ensemble du personnel du lycée a été entendu par la police. Une source proche du procureur général près la cour d'appel de l'Adamaoua, a confié au Jour que l'enquête serait, dans les prochains jours, menée simultanément par la police et la gendarmerie. Des enquêteurs ont été dépêchés à Mokolo dans le département du Moyo Tsanaga, auprès de l'ancien patron de M. Djidere François, en l'occurrence le délégué départemental des Enseignements secondaires pour le Mayo Tsanaga à Mokolo. Il ressort de cette descente que le proviseur a déjà fait l'objet d'accusations similaires alors qu'il était proviseur de lycée technique de Mokolo. On le soupçonnait d'avoir badigeonné les salles de classes de gris-gris et ses victimes étaient des filles, nous a confié une source proche de l'enquête.
Au lycée technique de Ngaoundéré, la psychose s'est installée. Abba S, élève en classe de 1ere G2, se veut prudent : " on ne peut pas aller dans les salles de classe puisque nous avons eu l'année dernière des cas de transes et cette année on refuse de vivre le même calvaire ". Les parents d'élèves ont saisi le gouverneur de la province par une correspondance. " L'an dernier nous avons perdu trois filles dans des conditions qui n'ont pas été encore élucidées. Et voici qu'à peine nos enfants mettent les pieds à l'école, ils sont accueillis avec des gris-gris. Il faut que le ministre prenne ses responsabilités ", affirme Alhadji Nana Ismaïla, parent d'élève et conseiller au bureau de l'Ape du lycée technique de Ngaoundéré.
Source: Le Jour Quotidien
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