L'ex administrateur provisoire de la Camair serait dans les mailles de l'Epervier.
Même le concerné ne savait pas où il était conduit. C’est du moins ce qu’il avoue à un membre de sa famille au sortir de son audition de chez le juge d’instruction Eyiké Vieux. Une instruction judiciaire qui a duré une trentaine de minutes sous le regard de ses trois avocats parmi lesquels Me Jackson Ngnié Kamga. Au cours de cette instruction, l’ex-Administrateur provisoire de l’ex-Camair est informé qu’il est poursuivi pour le détournement de deniers public d’un montant de 127 milliards Fcfa relatif à sa gestion de l’ex-Cameroon airlines.
Lorsque le mini-bus de la Drpjl quitte en trombe le Tgi, le conducteur tente de semer les journalistes présents qui les suivaient avec un autre véhicule. Le car de la police judiciaire va tout d’abord prendre la direction de la Drpjl où il s’engouffre subrepticement. C’est au moment où arrivent les véhicules de ses avocats et des membres de sa famille que le mi-bus ressort à vive allure de l’enceinte de la police judiciaire avant de s’arrêter rapidement au niveau du véhicule 4x4 de couleur bleue de Ngamo Hamani qui transporte son épouse et quelques-unes de ses sœurs.
C’est alors que les éléments d’escorte leur confient qu’ils le conduisent à la prison centrale de Douala. Son épouse et sa sœur s’effondrent en larmes, l’ex-Ap n’aura pas le temps de le constater, le car de la Drpjl repart sur les chapeaux de roues. Se sentant poursuivi par la voiture des journalistes, le chauffeur du mini-bus de la Drpjl s’arrête au niveau de Sonel Koumassi pour laisser passer les poursuivants avant de prendre l’embranchement menant à la délégation régionale des Enseignements secondaires du Littoral. Autour de 21 heures, Ngamo Hamani est mis à la disposition des autorités du pénitencier avant d’intégrer à 22h 30 minutes la cellule spéciale 18 des Vip. Il y retrouve entre autres Etondè Ekoto, Lapiro de Mbanga, Zacchaeus Forjindam, Lewis Medjo, Rudolf Mbanguè, Edou Olo’o…
La diversion du Contrôle supérieur de l’Etat
Après avoir été transféré le vendredi 6 mars 2009 de la Division de la police judiciaire de Yaoundé pour le parquet du Tgi du Wouri, Paul Ngamo Hamani a été reconduit à Yaoundé aux environs de 18 heures. A mi-chemin, instruction sera donnée pour qu’il soit ramené à la Pj de Douala où il a été placé en garde-à-vue le week-end dernier. C’est de la Pj de Douala qu’il est reconduit hier lundi 9 mars à 9 heures au parquet du Tgi du Wouri. Aux environs de 13 heures, le procureur de la République, Amadou Souley a clos ses réquisitions d’instance qu’il a acheminées au juge d’instruction. C’est à 16h15 minutes que les éléments de la Drpjl viendront récupérer Ngamo Hamani pour le conduire devant le juge d’instruction.
A 19h45 minutes, il n’était toujours pas reçu par le juge d’instruction qui est parti de son bureau pour celui du greffe des affaires sociales depuis une trentaine de minutes. Au final, le juge d’instruction va décider sa détention provisoire à la prison centrale de Douala en attendant que s’ouvre l’information judiciaire.
La procédure d’arrestation de Paul Ngamo Hamani suscite encore des interrogations. On en est à se demander si la justice est à tête chercheuse. D’autant plus que la procédure appliquée à Gervais Mendo Ze ou Jean-Baptiste de La Salle Nguini Effa, avait laissé croire que les critiques portées sur les violations de procédures dans le cadre de l’Opération Epervier étaient enfin corrigées. Puisque la loi prescrit que la mise en mouvement de l’action judiciaire contre les ordonnateurs des crédits et les gestionnaires de fonds publics indélicats, doit être précédée par le passage au Conseil de discipline budgétaire et financier du Contrôle supérieur de l’Etat.
Pourquoi Ngamo Hamani dont l’arrestation survient après ces deux cas n’a-t-il pas suivi la même procédure ? Surtout qu’hier, lundi après midi, alors qu’il était encore dans les cellules du parquet en attendant que le procureur boucle ses réquisitions, il aurait reçu un coup de fil du Contrôle supérieur de l’Etat, le convoquant au Conseil de discipline budgétaire et financier pour le 24 mars prochain. Une façon tardive de se rattraper ? Voire.
Source: Le Messager
|