Adamou Ndam Njoya dans le gouvernement ? Le leader de l’Udc, opposant historique de Paul Biya pourrait bien le rejoindre au nom de l’unité nationale. Lors d’une conférence de presse, il a semé le doute dans les esprits en restant évasif quant à la possibilité de rejoindre le gouvernement.
« Je ne répondrai pas par oui ou par non. Lorsqu’on m’aura approché, je dirai si oui ou non je suis d’accord et je reviendrai vous dire si on m’a dit oui ou non. » Il reste tout de même assez critique envers le gouvernement actuel, qu’il considère comme un espace de « phagocytoses qui tue les génies. Pourquoi voulez-vous que j’entre au gouvernement, ce n’est pas l’objectif de l’Udc. Les conditions ne sont pas réunies. L’objectif de l’Udc, c’est de lutter pour l’émergence d’un Etat républicain et démocratique au Cameroun. Et puis l’Udc peut former son gouvernement », a-t-il répondu aux journalistes posant la question avec insistance.
Pour le leader de l’Udc, il ne s’agit pas de gouvernement, mais avant tout de démocratie et de bonne gouvernance. « Qui vous as dit que pour être utile à son pays, il faut nécessairement entrer au gouvernement ? Je n’ai pas de conditions particulières à poser. Quand on a déjà été ministre, comme c’est mon cas, on n’a pas ce type de préoccupation. Nous avons maintenant le souci d’asseoir la République et la démocratie dans notre pays. Ce n’est pas la première fois qu’on parle de l’entrée de l’Udc au gouvernement. Notre accord est subordonné au renouvellement d’Elecam et partant à la réforme du système électoral. Pourquoi n’envisagerait-on pas par exemple une commission électorale paritaire où tous les principaux partis politiques et les organisations de la société civile sont représentés? Cela éviterait qu’on pinaille sur la neutralité des membres d’Elecam… »
Les ambitions de l’Udc semblent tournées vers le futur et l’établissement de bases saines pour les prochaines échéances électorales, ambitions bien loin du triste tableau qui a été dépeint de l’opposition depuis l’élection. Présentée comme opportuniste, corrompue et loin du peuple, elle a un blason à redorer pour espérer proposer une alternance crédible pour les votants.
Et cela, Ndam Njoya semble l’avoir compris, puisqu’il évoque à demi-mots la relève, parlant des jeunes pousses du parti : « Moi, je ne peux pas entrer dans un gouvernement, mais les jeunes que nous formons peuvent y entrer. La politique est comme une course de fond avec des pointes de vitesse… », a-t-il confié aux journalistes.
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