carine Moyoumbou, candidate malheureuse au concours Miss Cameroun

C’est dans le restaurant « le quotidien » situé a Bali que nous avons rencontré Carine MOUYOUMBOU, candidate malheureuse de la dernière édition de MISS CAMEROUN 2008. Dans ce cadre plein de style et de vie, elle revient sur les points marquants de la compétition. Interview.

Bonjour, merci de nous recevoir, peux-tu te présenter ?

Bien sûr, je suis Carine MOUYOUMBOU, j’ai 25 ans, actuellement en 2 ème année de sciences économiques et de gestion a l’université de Douala, Miss NGONDO 2007, 1ere dauphine miss régionale littoral et ancienne candidate a l’élection Miss Cameroun 2008.


La compétition miss Cameroun étant terminée avec les résultats que l’on connaît, peux-tu donner tes impressions ?

Mes impressions ? Je suis déçue, vous savez perdre à la porte d’une telle opportunité ce n’est pas facile à digérer, mais bon c’est la vie j’essaye de me fixer d’autres objectifs.

De quels objectifs fais-tu allusions ?

Je préfère ne pas en parler pour le moment... Mais je promets que vous aurez l’exclusivité le moment venu (rires).

On connaît les filles qui ont remporté la dernière compétition. Miss Cameroun 2008 : Audrey, Solange : 1ere dauphine, Anita : 2eme dauphine et Dominique : 3ème dauphine. Quelle est ton opinion personnelle sur les gagnantes ?

Je respecte la décision du COMICA sur la nomination des filles, elles le méritent vraiment.

Au niveau de l’organisation, peux-tu nous dire quel a été ton ressenti et que penses tu qu'on pourrait améliorer ?

De ce côté, je suis également déçue et attristée. Parce que si notre pays veut vraiment valoriser son image a travers celle de la miss Cameroun, il faudrait que le Comité qui s’occupe de l’élection soit donc le COMICA (Comité de Miss Cameroun) se dote de moyens adéquats et dignes de ce genre d'évènements. Ce que le COMICA possède je pense mais ne veut visiblement pas les utiliser.

Que veut tu dire, y’a-t-il eu des couacs au niveau du COMICA ?

Déjà, je dirais que comme tout événement au Cameroun, les couacs comme vous dites ne manquent jamais. Mais est-il raisonnable qu'après s’être investie 6 mois durant dans cette "compétition", même si nous parvenons pas à être dans le quatuor de tête, on ne reçoive rien comme lot de participation. Vous savez, je suis Miss Ngondo (événement culturel des Sawa) et j’ai eu des problèmes avec le comité du Ngondo parce qu'il ne voulait pas que je participe à Miss Cameroun. Mais je me suis entêtée et j’ai mis mon titre en jeu. En fin de compte, on n’a pas été soutenu que ce soit moralement et même financièrement. Permettez-moi ici, néanmoins, de remercier le responsable de la MAMOD Agency sans qui je n’aurais pas pu arriver au niveau auquel je me suis arrêtée.

En définitive, qu’as-tu reçu du COMICA ?

Pas grand-chose pour un tel évènement en tout cas.

Durant la compétition tu avais un message, peux-tu nous le redire s’il te plait ?

Mon message était : « VALORISER LES LANGUES TRADITIONNELLES ». Pourquoi avoir choisi un tel thème ? Tout simplement parce que j’ai constaté que les langues vernaculaires sont en voie de disparition au Cameroun. Je voulais donc à travers le titre de miss Cameroun inciter les pouvoirs publics, notamment le ministère de la culture, à sensibiliser les jeunes et le peuple Camerounais dans son ensemble sur la valeur de la langue ethnique, sans quoi nous perdons notre identité. Je voudrais qu'on puisse reconnaître les langues traditionnelles au plan national comme cela se fait au Sénégal avec le « wolof » , le « tchui » au Ghana. Comment arriver à un tel résultat ? il faudrait que les pouvoirs publics instaurent l’étude des langues au programme scolaire comme il se fait dans un collège de la place ici à Douala, qu'on ouvre des écoles spécialisées de linguistique dans les grandes villes d’abord et progressivement dans tout le pays. Enfin, que les parents jouent leur rôle de relais vis-à-vis des jeunes qui sont entrain de perdre leur identité d’origine.

Quels ont été les critères de classement pour le concours Miss Cameroun 2008 ?

Il y avait tout d’abord la présence scénique, l’expression orale (anglais, français), le comportement social, la démarche. Le public avait la possibilité de voter a travers le numéro 80 30 et le jury avait un certain quota qui constituait quand même la part la plus déterminante du vote. Je déplore néanmoins le fait que les attributs intellectuels divers n'aient pas été mis au devant.

Au niveau justement du rapport entre les candidates, comment était l'ambiance, conviviale ou très portée sur la compétition au sein du groupe ?

De ce côté, il n y a pas eu trop de problème. Au début, peut-être lorsqu'on ne se connaissait pas. Mais après, ça a commencé à aller tout doucement jusqu'à ce qu'on soit toutes en bons termes. Surtout avec Audrey la miss, Solange et Anita.

Au terme de ton parcours, quel regard et attention les gens t’apportent t-ils, notamment les parents ? Car on sait que dans notre pays, les compétitions de ce style ne sont pas toujours la panacée du grand public et sont souvent très mal considérées...

C’est vrai ce que vous dites. Parlant de mon cas, j’ai été soutenu par mes parents à qui je dis encore "merci". Tout s’est bien passé, tout se passe bien. Grâce à DIEU. Je pense que le public comprend déjà l’importance de ce genre d'initiatives.

Aura-t-on Carine au prochain concours miss Cameroun ?

Non, je ne pense pas. Je suis désolée parce que c’est trop d’implication et d’investissements mais j’encourage mes sœurs camerounaises ayant un idéal à le faire mais à une condition si et seulement si le COMICA se dote de moyens nécessaires.

Nous voici arrivé au terme de notre entretien, as-tu un message à l’attention des berinautes ?

D’abord aux responsables de bonaberi.com, je leur dirai de continuer de la sorte, c’est très bien ce qu’ils font car ils nous offre la possibilité de nous exprimer de part le monde. Ensuite aux berinautes, je voudrai leur dire de toujours rester fidèles à eux-mêmes. Et à travers le canal de bonaberi.com, je veux remercier les personnes qui m’ont soutenue de près ou de loin et surtout mes parents et les étudiants de l’université de DOUALA.