Des grèves sont encore à déplorer à Yaoundé I dans les mini-cités.
La tension était très vive vendredi matin à la cité universitaire. Une cinquantaine d'étudiants ont organisé un sit-in à la devanture du centre des œuvres universitaire pour exprimer leur colère, après les menaces de leurs bailleurs de les expulser de leurs chambres, dans des minis cités situées derrière le Centre régional africain d'administration du travail Cradat. Et les messages portés sur les pancartes expriment mieux leur désarroi : " Mon bailleur défie l'Etat, " " on veut l'application des nouveaux prix des chambres ", " Mon bailleur refuse 4.500 Fcfa ", ou, plus grave, " Portes arrachées par le bailleur ".
En effet, les résidents des minis cités Fanya Vallée et Nicolas II situées dans le bas fond, derrière le Cradat ont entamé un bras de fer avec leurs bailleurs qui ne veulent pas appliquer les prix homologués en septembre 2008. Ce, après que l'un des bailleurs, Mathieu Nganwa a servi, par voie d'huissier, une ordonnance en expulsion au leader des résidents, Joël Tuye Bikaï, qui conduit " la révolte " mercredi dernier et menaçait d'en faire autant pour les autres. Faute de pouvoir rencontrer le représentant du bailleur, il importe d'indiquer que ledit bailleur, Mathieu Nganwa a servi à ses " locataires " une note d'information le 27 octobre 2008, après l'homologation des nouveaux prix : " Je tiens à vous rappeler que celui qui ne peut pas payer le loyer mensuel figurant sur les contrats qui nous lient doit libérer impérativement la chambre qu'il occupe ", écrit-il.
Addec
Léopold Ndougla, l'un des résidents protestataires, précise que " les résidents n'ont pas encore été expulsé. Mais, nous avons organisé ce mouvement pour attirer l'attention des autorités universitaires ". Lesquelles autorités, alertées, les ont rejoints immédiatement. Ainsi, le recteur de l'université de Yaoundé I, le professeur Oumarou Bouba a présidé au centre des œuvres universitaires une réunion à laquelle ont pris part le directeur de ladite structure, les représentants de l'Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec) et quelques étudiants directement concernés. In fine, quatre résolutions ont été prises.
Selon Bienvenu Nola, le directeur du Centre des œuvres universitaires, les étudiants devront payer les taux validés et ne devront pas négocier avec les bailleurs ; le point focal du dossier auprès du ministère du Commerce sera approché afin de veiller à ce que le surplus déjà payé aux bailleurs soit remboursé ; au cas où les bailleurs refusent de percevoir les taux validés, " que les étudiants viennent payer à la Déco, selon la résolution 8 de septembre 2008 ", a-t-il annoncé avant de conclure, pour la quatrième résolution qu'une étude technique des dossiers sera faite pour une réaction dès ce lundi.
Pour le recteur Oumarou Bouba, des mises en demeure seront servies aux bailleurs qui ne veulent pas respecter les taux homologués. Toutefois, a-t-il dit à ses étudiants, " ne pensez pas que tous les problèmes seront résolus il faut toujours dialoguer autour d'une table. Il n'y a que les morts qui n'ont plus de problème ". Selon les étudiants résidents des minis cités, les prix pratiqués sont 20 à 25.000 Fcfa pour le haut standing au lieu de 8.500 Fcfa homologués et 9.000 Fcfa pour les standings moyens au lieu de 4.500 Fcfa homologués.
Source: Quotidien Mutations
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