Dans un échange de courriel en date du 14 octobre 2009 avec
le Groupe France Télécom via Marc Rennard, directeur exécutif Amea, les
représentants du personnel de l’opérateur mobile, Orange Cameroun, écrivent : «Nous
vous réitérons ce jour notre engagement de fidélité et de loyauté vis-à-vis de
notre société. Néanmoins, le préavis de grève reste d’actualité et maintenu à la
date du 29 octobre 2009.» Quelques
jours plus tôt dans l’une des communications en réseau, on pouvait lire ce
rapport des leaders syndicaux : «Notre
situation est d’autant plus inconfortable que le Ceo d’Orange Cameroun, Jean
Michel Latute, malgré les engagements de Marc Rennard, va jusqu’à renier sa
propre signature. Notre préavis n’est pas un test. C’est une volonté de
l’ensemble des travailleurs de ne plus accepter pour argent comptant les
promesses non tenues des différents Ceo qui sont passés à la tête de la société.
Seule la signature de la Convention collective d’entreprise peut régler ces
problèmes.»
A la direction de communication de Orange Cameroun, auprès de laquelle nous
nous sommes rapprochés, on rassure qu’il n’y a pas péril en la demeure. Les deux
parties poursuivent les négociations qui sont sur la bonne voie. Ses
responsables affirment même que la direction générale a été surprise par le
préavis de grève ainsi que des revendications qui reposent sur la forme et pas
sur le fond. Si les négociations ont accusé un retard d’un mois, c’était dû au
préalable soulevé par Louis Sombès, responsable de la confédération syndicale à
laquelle le Syndicat national de la communication est affilié et dont ils ont
sollicité l’expertise. Exigeant que les négociations
soient présidées par le ministère du Travail et de la sécurité sociale. Et quant
à la demande de réintégration des camarades syndicaux écartés des instances de
négociations en violation de l’Accord de méthode, principale revendication,
Ngondi Eboua précise que : «Cela
n’est pas le fait de la direction générale, mais du respect du souci de la
parité exigée par les textes. Car avant l’implication du ministère de tutelle,
le personnel constituait les 2/3 des membres.»
Il faut remonter aux travaux du 2 au 6 juin 2009, lorsque Jean Michel
Latute a permis la tenue du séminaire de rédaction du projet de cette Convention
collection d’entreprise d’Orange Cameroun. Le Syndicat national de la
communication (Synacom) section Orange Cameroun se fait assister par la
Confédération des syndicats autonomes du Cameroun (Csac) et de la
Confédération française démocratique du travail (Cfdt) qui a commis un encadreur
en la personne de Hervé Morland. Le 21 juillet 2009, la direction d’Orange
Cameroun organise une cérémonie de signature de «l’Accord
de méthode» à respecter. Le 17 septembre 2009, le ministre
nomme une Commission mixte paritaire chargée de la négociation de la convention
collective d’Orange et nomme comme président, Mme Ejangue Ekamby, née Kotto
Ndongue Marie Thérèse, le délégué régional du Travail du Littoral.
Profitant de la célébration de la journée mondiale du travail décent, le 7
octobre 2009, le Synacom/Orange lance un préavis de grève pour dénoncer les
entraves au dialogue social orchestrées par le Dg (notamment, la non application
de l’Accord de méthode ; l’entrave à l’exercice du droit syndicale et non
respect des lois et règlements ; dialogue et obstruction du processus des
négociations de la convention collective d’Orange et nationale du secteur des
télécoms ; pratique de classement des travailleurs qui a cours dans la société
en violation des lois et textes ; des cas d’injustice dans le traitement des
employés et des conditions de travail favorables au stress et aux maladies). Les
2 et 13 octobre, les deux premières sessions de la Commission mixte paritaire
débouchent sur la frustration des travailleurs. Ce qui va entraîner
la réitération du préavis de grève. «Nous
ne pouvons plus contenir la frustration du personnel sans contre partie
probante», écrivent les représentants du personnel.
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