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Mayo Kani : Révélations sur l’officier abattu
(30/10/2008)
Huit otages libérés quelques heures après le décès, hier après midi, du commandant de compagnie.
Par Oscarine Mbozo’a

Il est 8 heures du matin, au poste de gendarmerie de Midjivin. Dans la grande salle, se trouve un major à la mine triste, assis avec une main à la joue ; une arme posée sur ses jambes. Le béret rouge est également posé sur ses genoux. Il est tout seul dans ce bureau sombre. C’est à peine s’il répond aux visiteurs et journalistes qui viennent pour un complément d’information. “Bonjour ! Vraiment, il est très dur pour moi de vous relater cette scène. Comprenez que c’est dur pour moi. Le capitaine a reçu trois balles sur l’épaule pendant qu’il était en pleine opération. Et les balles sont venues en hauteur. Je ne sais pas qui a tiré sur le capitaine. Il est mort sur le champ ”, répond-il avec des larmes aux yeux, avant de conclure : “ C’est dur. Excusez-moi. Le colonel est sur le terrain. ”. Il n’est pas seul à afficher cette mine triste.

Même dans la chefferie de Midjivin, c’est la consternation. A la compagnie de gendarmerie de Kaélé, les gendarmes de garde émettent des réserves sur le sujet. “Nous ne pouvons pas vous dire avec exactitude ce qui c’est passé. C’est plutôt au poste de Midjivin que vous pouvez avoir des informations”. Au moment de sortir de la compagnie, un gendarme en provenance de Midjivin prend soin d’expliquer : “ Après que les assaillants aient pris huit enfants en otage la semaine dernière, ils ont demandé des millions pour les libérer. Ayant donc pris rendez vous avec eux pour la rançon de huit millions demandés, les assaillants venant du pays voisin ont occupé le terrain les premiers. Et quand le commandant de compagnie est arrivé, il est tombé sur l’embuscade tendue. Il a reçu des balles au niveau du cou. C’est comme ça qu’il est mort sur le champ ”.

Le capitaine Félix Leinyuy Tah, originaire du Sud Ouest commandant de compagnie du Mayo Kani, nouvellement affecté (4 mois) à ce poste, est tombé hier les armes à la main sur le champ de bataille, où il allait libérer les otages pris dans la zone de Midjivin. En cours de route, les coupeurs de route leur ont tendu une embuscade. L’opération qui ôte la vie à Félix Leinyuy Tah date de quelques jours seulement où une nouvelle vague de prise d’otages a vu le jour à Midéo dans les arrondissements de Mindif, Péténé et Kaélé, dans le même département, où plusieurs autres attaques ont eu lieu il y a quatre mois seulement. Ayant donc appris ce coup, souligne une source, il a informé les responsables de la Brigade d’intervention rapide (Bir), d’autant plus qu’il disposait d’un faible effectif dans ses services. Mais comme tout bon militaire, le commandant de compagnie s’est rendu sur le terrain en attendant l’arrivée du renfort. Mal lui a pris.




Pour une élite ayant requis l’anonymat, la mort du capitaine était programmée dans ce village. “C’est depuis qu’il a dévisagé le chef de Mizao qu’il est sous le collimateur des assaillants. Le chef de Mizao qui a récemment écopé d’une peine d’emprisonnement ferme de huit ans entretenait depuis longtemps des relations douteuses avec des étrangers (coupeurs de route). Chaque fois qu’on essayait de les dénoncer, le chef nous soumettait à certaines punitions. Plusieurs commandants ont travaillé dans cette unité. Mais celui qui s’en va a été un exemple. Il n’avait peur de rien ”. Des témoignages allant dans ce sens sont abondants.

Aoudou, le procureur, reconnaît que Félix Leinyuy Tah laisse un bilan positif en 4 mois de service passé à la tête de la compagnie de Kaélé. Jean Baptiste Bokam, le secrétaire d’Etat à la Défense auprès de la gendarmerie, ne s’y est pas trompé en lui rendant, hier, un hommage appuyé. “ C’était un homme exceptionnel. Il n’y a pas eu une opération sans qu’on ne le voie sur le terrain. Il a pris une permission pour aller rendre visite à sa famille et ce n’est que mardi qu’il est revenu de Douala. Après vingt ans de service sans un congé, la seule permission qu’il a pu prendre lui a permis d’aller dire un adieu à sa famille. C’est dur pour nous ”, explique le procureur Aoudou en larmoyant. Avant d’ajouter : “ J’avais toujours dénoncé cette zone de Mizao et le lamido du même village. Personne n’a pris cela en compte. Mais, depuis qu’il est venu, il fait des choses ”.

Pour les proches du chef de Midjivin, ces ravisseurs s’expriment beaucoup plus en ouda et arabe choa. Une explication qui fait croire que tous ne viennent pas du Tchad voisin. On retrouve certains Camerounais et même des originaires de ce village dans le coup. “ Je pense qu’on doit recommencer à appliquer les méthodes du président Ahidjo. Si, dans un village, le chef ne dit pas la vérité, il vaut mieux brûler tout ce village. Et comme cela, les autres chefs traditionnels chefs de gangs, prendront conscience ”, s’indigne Kuikui, natif de Midjivin.








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