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Marché central de Douala : le nid de tous les trafics
(16/05/2009)
Quelques jours après l’interpellation du percepteur travaillant pour le concessionnaire, les commerçants espèrent désormais voir la fin d’une escroquerie qui y était érigée en règle.
Par Linda MBIAPA (Le Messager)
Un comptoir au marché central de Douala
Un comptoir au marché central de Douala
Cela fait sept jours que Yaouba Sidiki médite son sort à la division régionale de la police judiciaire du Littoral (Drpj). Il a été interpellé dans le bureau du délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala (Dcud), Fritz Ntonè Ntonè mercredi 6 mai 2009, où il se serait rendu coupable de tentative de corruption. Il aurait apporté un sac d’argent d’un montant estimé à 35 000 000 Fcfa. Cet acte survient à la suite d’une réunion de concertation tenue la veille entre Fritz Ntonè Ntonè, les commerçants requérants et le percepteur lui-même. Entretien au cours duquel, les vendeurs auraient accusé le percepteur d’avoir extorqué près de 130 millions Fcfa comme frais d’acquisition des comptoirs.

A en croire un vendeur à la sauvette dont le comptoir est situé près du gazon du marché central, tout commence précisément le 6 avril 2008, jour où l’entreprise de travaux publics Ketch débute les travaux de réfection des routes sur le trajet carrefour Anatole-gazon. “ Le délégué du gouvernement avait alors donné l’ordre au concessionnaire de détruire les comptoirs des vendeurs à la sauvette situés à la zone friperie, pour construire ce qu’on devrait aujourd’hui appeler le marché Annexe. Ce qui a été fait et nous devrions être recasés ici”. Il explique que les commerçants qui accusent le percepteur du concessionnaire nommé El hadj Relouanou, ne sont pas des vendeurs à la sauvette mais plutôt les commerçants qui ont envahi cet espace pendant que les casses s’effectuaient. “ Je n’ai vu aucun reçu qui montre le paiement de 1 200 000Fcfa par comptoir à la perception. Ceux qui se plaignent ne sont pas des propriétaires de comptoirs mais des locataires. Ils sont contre notre recasement, c’est pourquoi, comme vous pouvez le constater, ils se sont amassés là-haut, au niveau du carrefour Anatole ”, ajoute ce jeune homme, catégorique.

L’arnaque à tout va

Par contre, selon Alex Nante, commerçante au carrefour Anatole, Yaouba Sidiki, le percepteur dudit marché a entraîné la chute de plusieurs vendeurs qui ont gaspillé toutes leurs économies pour réserver leurs boutiques une fois les travaux de réaménagement de ces espaces effectués. Elle prétend, pour sa part que ce collecteur qui travaille pour le concessionnaire a cassé près de 400 comptoirs disposés en trois rangées. Et que plus de 300 personnes ont versé la somme d’un million deux cent mille Fcfa correspondant à une dimension de près de 1,50 m2 “ pour que l’affaire tombe dans l’eau comme c’est le cas et qui va nous rembourser notre argent ? ”, s’interroge t-elle, furieuse. Cette dernière déclare également que ce monsieur ne saurait agir sans l’aval du délégué du gouvernement (Cud), estimant que Fritz Ntonè aurait pu demander à l’accusé de remettre les sommes extorquées au lieu de le mettre en garde-à-vue. “ On va très vite le libérer puisque c’est devenu la norme au Cameroun. Et c’est nous qui perdons. Nous voulons notre argent, c’est tout ”, avance notre interlocutrice.

Par ailleurs, au cours d’un point de presse donné le lundi 11 mai 2009, par le délégué du gouvernement auprès de la Cud, celui-ci a déclaré que pour l’opération de recasement de près de 6000 commerçants du marché central, le concessionnaire est exclut du processus. “ La tâche sera confiée à un promoteur dont la structure est Trascone Sarl, avec pour responsable Julien Mvondo ”, dit-il. Et d’ajouter que pour avoir un espace ou une boutique de ce marché, il faudra débourser 360 000 Fcfa, compte tenu des arriérés dus au non paiement de droit de places et autres. Toutefois, sur la situation du percepteur Yaouba, le délégué estime ne pas se prononcer car les enquêtes sont en cours.


Les comptoirs de la discorde

Il est 8h30 ce lundi 11 mai 2009 au lieu dit carrefour Anatole. Une cinquantaine de comptoirs d’une dimension d’à peu près 1,40 m2 meuble le long de ce carrefour jusqu’à la poste de New-Bell. Vides pour la plupart à cette heure de la matinée, ces mini-boutiques offrent un spectacle pitoyable. Construites en bois, quatre planches ou poteaux sont implantés au sol et légèrement inclinés. Indice de la vétusté du bois. Les toits sont faits de contreplaqués, soit de plastiques, perforés pour la majorité. “ L’essentiel étant d’être à l’abri du soleil et de la pluie même si au finish, on se retrouve exposé à tous ces phénomènes de la nature ”, reconnaît un vendeur à la sauvette. Le sol bien que dallé, présente un amas d’ordures (lotus, papiers hygiéniques, sachet d’eau…). Les vêtements accrochés sur des cintres dans ces mini-boutiques, sont humides à cause de la pluie qui venait de s’abattre ce lundi dans la matinée.

Selon les vendeurs, les raisons qui justifient cet état de délabrement des comptoirs découlent du fait de la casse effectuée en 2008 lors des travaux de construction des routes. Ils prétendent ne pas améliorer l’état des lieux “ puisque nous avons épuisé nos économies en versant plus d’un million Fcfa à Yaouba Sidiki. On ne peut pas voler. De plus on savait que nous sommes ici provisoirement en attendant la construction du marché et le recasement. Maintenant que les travaux sont suspendus, cela joue à notre désavantage car les pluies sont déjà là et nous empêchent de vendre. Or si tout allait vite comme prévu, on devrait abandonner ces sales comptoirs ”, explique Maria Bel, commerçante au marché central.

En plus de l’aspect physique des mini-boutiques, Me Tchamo Clémence, avocat au Barreau du Cameroun a tenu à revenir sur l’affaire du prétendu “ régisseur ou percepteur recruté par le concessionnaire”, mots employés respectivement par les commençants et le Dcud. Elle explique qu’on ne peut pas parler de “ percepteur travaillant pour le concessionnaire ” “ car un percepteur travaille uniquement pour la mairie. Son rôle étant de recouvrir les droits qui reviennent à la mairie. Par conséquent le concessionnaire n’a pas le droit selon les textes d’employer quelqu’un ”.

Source : Le Messager


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