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Marcellin Konchipe Happi : le prochain "Fotso Victor" ?
(06/07/2008)
Cette semaine, Bonaberi.com est allé à la rencontre d’un jeune camerounais âgé de 25 ans qui s’est fait un nom dans la vente de produits Chinois au Cameroun.
Par Rédaction Bonaberi.com (Eric Y., Casimir W., Dominique M.)

En 2003, Marcellin Konchipe Happi abandonne volontairement ses études en classe de 4ème année charpente au lycée technique de Nkongsamba pour s’installer dans la capitale économique du Cameroun. Depuis sa tendre enfance, ce jeune Camerounais est passionné de « bizness ». Natif de l’ouest Cameroun et âgé de 25 ans, il va cibler les articles chinois pour se lancer dans les affaires. Au début, avec 6000 francs CFA en poche, il se grille sous le calamiteux soleil de Douala pour proposer aux passants, non loin du marché central de Douala, des sous-vêtements féminins en provenance de l'empire du Milieu.

Aujourd'hui, après 5 années passées à cravacher, ce jeune Camerounais est devenu le propriétaire d’une grande boutique située au Boulevard Ahmadou Ahidjo à Akwa, lieu communément appelé China Town. Son affaire génère désormais un chiffre d'affaires de plusieurs millions de francs et il commercialise des sacs à main et des chaussures pour femmes. Bonaberi.com est allé à sa rencontre dans sa "Happy boutique " pour qu’il nous révèle les secrets de cette ascension. Entretien.

Bonjour Marcellin, pouvez-vous nous parler de vos débuts ?

Lorsque j’abandonne les classes en 4ème année charpente au lycée technique de Nkongsamba en 2003, je suis décidé à venir me battre dans la capitale économique du Cameroun. Avec 6000 francs cfa en poche, je commence alors à acheter des sous-vêtements de femmes chez les chinois que je revends par la suite au niveau de la pharmacie des rails, pas loin du marché central de Douala. Trois mois après, je me lance cette fois dans la revente des chaussures (Ben Simon) et, en 8 mois, à ma grande surprise, je me retrouve en train de tourner avec un capital de 900 000 francs. C’est ainsi que pour continuer mon ascension et industrialiser mon bizness, j’ai pensé qu'il était intéressant de m’associer à des chinois.

Puis, là encore, en un an et demi, je me sentais déjà à l’étroit : l’expérience accumulée auprès des compatriotes de Bruce Lee constituait déjà pour moi un capital très important. C’est ainsi que j’ouvre ma première boutique au niveau du cinéma Rex à Akwa. Deux ans ont suffi pour que je me retrouve dans une boutique plus grande, plus achalandée, dans laquelle, on se trouve en ce moment pour l'interview. Je lui ai donné le nom de « HAPPI BOUTIQUE » et elle a un chiffre d’affaires de plus de 5 millions de francs cfa aujourd'hui.

Marcellin et son fournisseur chinois
Marcellin et son fournisseur Chinois


Que vendez-vous exactement et quelles sont les fourchettes de prix ?

Je suis spécialisé dans la vente des sacs en main et chaussures de toute sortes. Les prix varient en fonction du gros et du détail. Pour le détail : sac à main entre 2000 frs et 5000 frs ; pour les chaussures pour femmes, entre 1000 frs et 3000 frs. Pour le gros : sac à main entre 1500 frs et Je l 3000 frs, chaussures entre 600 et 25000 frs. Je livre à toutes les catégories de bourse.

Comment faites-vous pour passer vos commandes ?

De temps en temps, je visite les sites des grands designers occidentaux et américains. Lorsqu’une coupe me plait, je le fais savoir à mon fournisseur en Chine ou ici au Cameroun. Parfois, je la façonne un peu à ma guise. Après cette étape, il ne me reste qu’à passer ma commande. En gros, je suis capable de vous livrer au moins un conteneur de marchandises si vous le désirez.

Quels sont vos principaux clients ?

Comme je vous l'ai signalé auparavant, les revendeurs et les grossistes sont mes principaux clients. On les retrouve dans presque tous les pays de l’Afrique centrale (Tchad, Centrafrique, Congo Gabon etc.). N’oubliez pas que c’est Douala qui ravitaille tous ces pays de la sous-région.

La boutique de Marcellin
L'enseigne de la boutique de Marcellin


A vous entendre, on peut donc dire que vous y trouvez votre compte ?

Sans vous mentir, je m’en sors quand même. Je me suis déjà fais un nom à Akwa et c’est un atout commercial important. Cela me permet déjà de me nourrir tous les jours, de payer mon loyer, d’entretenir ma copine (rires). Cependant, pour un garçon ambitieux comme moi, je ne crois pas du tout que ce soit suffisant.

Qu’est ce qui manque à vos affaires pour votre pleine satisfaction ?

A moyen terme, je compte atteindre un chiffre d’affaires de 20 millions de francs cfa. C’est la raison pour laquelle d’ici la fin d’année 2008, j'envisage d'ouvrir une autre boutique dans la ville de Douala. Le projet est bien lancé et je suis même déjà à la recherche du site. A long terme, je souhaite dans un premier temps faire la ligne de l’Italie pour importer les sacs à main et les chaussures haut de gamme. Ensuite, la finalité serait de créer ma propre industrie de fabrication de mes propres articles que je baptiserai « Happi Fashion ».

C'est très ambitieux de votre part. Partir de 6000 francs cfa pour une grande fabrique d’articles de luxe ? Ne vous rêvez-vous pas déjà comme le prochain Fotso Victor Camerounais ?

Fotso Victor ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que je suis confiant et que je suis un bosseur infatigable. S'il est vrai que le travail paie et que les bonnes alliances sont fructueuses, alors j'ai ma chance dans le bizness. C’est la raison pour laquelle je visite d'ailleurs beaucoup de sites d’affaires pour découvrir le partenaire idéal.

Marcellin en pleine interview
Marcellin en pleine interview


Avez-vous des employés ?

J’emploie trois personnes que je paye à la tâche et deux personnes que je rémunère mensuellement.

N’êtes vous pas perturbé par les collecteurs d’impôts ?

De toutes les façons, je paye légalement mes taxes chaque année. Cela me revient à quelques 50 600 Frs, j’ai tous mes papiers. Donc à priori, je n'ai rien à craindre.

Quels sont vos rapports avec les Chinois aujourd'hui ?

Franchement, cela ne peut être que de très bons rapports car s’ils n’arrivaient pas au Cameroun, je ne serais pas ce que je suis aujourd’hui. Ils nous aident beaucoup dans un certain sens.

L'intérieur du magasin Happy Boutique
L'intérieur de la Happy boutique


Ne trouvez-vous pas qu’à la longue, lorsque vous rentrerez dans la confection de vos propres articles, ces chinois constitueront un frein énorme pour votre bizness ?

C’est certainement vrai, mais vous devez savoir qu’en Afrique, il y a énormément de place pour ceux qui savent cibler les bons créneaux. Nous sommes sur un continent où tout est à développer et à ce titre, je ne doute pas de mes capacités à rebondir sur des secteurs où la concurrence serait moins agressive si mon affaire initiale, en s'agrandissant, devait être victime de grosses rivalités avec les Chinois. Il ne faut pas toujours voir les affaires en se disant que ce sont certains qui gagnent et d'autres qui perdent. Ca peut tout autant être "gagnant-gagnant" pour tout le monde. C'est ma conviction et je préfère me concentrer sur ce que j'ai à faire.

Un dernier mot ?

Tout d’abord merci aux Chinois d’avoir croisé mon chemin. Ensuite, du courage au site Bonaberi.com qui me permet de parler de mes affaires et d'une certaine manière, de mon envie de réussir. Dans tous les cas, je souhaite que beaucoup de jeunes africains profitent de la venue des chinois dans notre continent.















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