Le Groupement mobile d’intervention (Gmi N°1) de Bonanjo situé dans le premier arrondissement de Douala, fait l’objet d’une très grande attraction depuis ce week-end. Près de 400 personnes à savoir hommes et femmes, sont en détention faute de carte nationale d’identité. Dans les artères de la ville, la patrouille mixte composée des militaires, gendarmes et policiers armés et sous la houlette du commandant d’arme de la région militaire du littoral a soumis la population à une rafle.
Selon les informations recueillies, c’est aux premières heures du jeudi 8 août 2015 que, les forces de l’ordre ont encerclé le quartier Yassa, au lieu-dit camp de concentration. La population était encore endormie. Ces policiers ont pris la peine d’entrer dans chaque domicile. Force a été de constater que près de deux cents personnes ont été arrêtées et conduites au groupement mobile d’intervention.
D’après une source policière, ce camp Yassa est constitué majoritairement des centrafricains et tchadiens qui, pour la plupart n’ont pas de pièce d’identification et seraient également la cause de nombreuses agressions. Ils se refugient derrière les camions stationnés en bordure de route à longueur de journée. «C’est un secteur caractérisé aussi par le trafic de carburant frelaté» explique notre source. Plus de cinquante motos ont été saisies sans pièces d’identification et conduites à la brigade de Bonaloka. «Lors de notre contrôle nous avons retrouvé deux motos non identifiées dans un kiosque de ferraille», raconte notre source.
"L’objectif de cette rafle est de démanteler les terroristes"
En effet, depuis plus de trois semaines, les mesures de sécurité ont été renforcées dans la ville de Douala, pour lutter contre la secte islamiste Boko Haram. «L’objectif de cette rafle est de démanteler les terroristes, rechercher les explosifs et les objets dangereux», explique notre source. Aux environs de 9 heures du matin, le jeudi 6 août 2015, gendarmes et policiers ont entouré le marché Congo dès leur arrivée. Les forces de l’ordre ont fouillé minutieusement les personnes et par la suite ont procédé aux boutiques. Plus de cent personnes ne disposant pas de leur pièce personnelle ont été arrêtés et conduites au groupement mobile d’intervention de Bonanjo. Des objets dangereux et des motos non identifiées ont été également saisis.
Le lieu dit Bonadibong n’a guère échappé à cette mesure. Le vendredi 7août 2015, le quartier est miné dès 6h du matin apprend-on, on note une forte présence des forces de maintien de l’ordre. Les maisons sont alors fouillées, les personnes suspectes sont interpellées par la même occasion. Les quartiers Bilonguè, Dakar et Brazzaville considérés comme les repères d’agressions ont ouvert le bal il y a environ trois semaines.
Plus de trois cents personnes sans carte d’identité ont été arrêtées. Selon une source policière, elles ont été directement déferrées à la prison centrale de New-Bell à Douala, comme le prévoit la loi n° 90/42 du 19 décembre 1990 dans son article 5 où il est écrit : «Est puni de trois à un an et d’une amende de 50.000 à 100.000 francs ou l’une de ces deux peines seulement, toute personne qui ne possède pas sa carte nationale d’identité.» Il s’agit en tout cas d’un délit communément appelé «défaut de CNI».
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