Eto'o a sorti le drapeau camerounais

Le FC Barcelone se déplaçait à Stamford Bridge dans le cadre du match retour de la demi-finale de la Ligue des Champions. Privés de Carles Puyol, Rafael Marquez et de Thierry Henry, les catalans affichaient un visage inédit : Keita et Busquets titularisés au milieu de terrain, et Yaya Touré en défense centrale. Résultat, on a vu une équipe de Barcelone totalement désorganisée, dominée dans le jeu par Chelsea et Gus Hiddink qui avait parfaitement bien préparé son équipe.

Pour en revenir au match, il a été riche en émotions et en bouleversements. Tout d'abord, l'ouverture du score sur une frappe sublime de Michael Essien qui a décoché une volée du gauche faisant penser à celle d'un certain Zidane en finale de la même compétition face au Bayer Leverkusen. L'expulsion d'Eric Abidal en position de dernier défenseur face à Anelka, rappelant une situation similaire lors de France Italie en coupe d'Europe. Tout cela montrait sans conteste une défaite d'un FC Barcelone qui mettait le pied sur le ballon mais n'arrivait pas à se montrer dangereux, avec une statistique flagrante : aucune frappe cadrée jusqu'aux arrêts de jeu de la seconde période.

Eto'o a eu un match très diffcile

Avec une équipe remaniée, le Barça a eu le plus grand mal à s'approcher des buts de Chelsea : seul Messi, très volontaire s'est démultiplié, seretrouvant dans tous les secteurs du terrain, multipliant les appels et les tentatives de combinaison. Si l'Argentin a eu le dessus sur son ou ses vis-à-vis - notamment Ashley Cole qui n'a remporté aucun duel face au lutin barcelonais -, il a souvent été seul et a manqué de soutien, Xavi jouant très bas pour combiner, et les autres Barcelonais étant peu inspirés. Keita a été transparent au milieu de terrai, se trouvant parfois trop haut, parfois trop bas pour participer au jeu, et Busquets qui n'a pas joué depuis plusieurs matchs a manqué d'automatismes. Devant, Eto'o n'a eu aucun ballon dans le sens du but, et n'a jamais pu se retrouver en position intéressante. Le Camerounais a eu du mal à trouver des espaces au milieu d'une forêt bleue, et n'a pas eu les déplacements qu'on lui connait. S'il a comme à son habitude beaucoup pressé, il n'a pas ou peu participé au jeu barcelonais.

Autre bon point côté catalan : le défenseur espagnol Piqué. Celui qui évoluait encore avec l'équipe réserve l'an dernier a beaucoup essayé, quittant de nombreuses fois sa défense centrale pour aller apporter du soutien devant, surtout que le Barça a disputé une bonne partie de la seconde période à 10 contre 11. Un grand match de la part du défenseur qui a sans doute marqué des points auprès de Guardiola. Côté Chelsea, on a vu du grand Malouda : l'attaquant français a donné beaucoup de mal à un Daniel Alves qui est passé à côté de la rencontre, apportant beaucoup offensivement comme défensivement à son équipe. Michael Essien a été comme à l'accoutumée le poumon des blues, et a perturbé l'entre jeu barcelonais.

La joie d'Eto'o et d'Inesta

Si c'est Barcelone qui s'est qualifié, Chelsea a dominé l'ensemble des deux matchs, donnant une leçon tactique aux catalans, et Guus Hiddink a encore une fois démontré qu'il était un grand entraîneur, même s'il n'avait pas prévu que pour sa seule frappe cadrée du match, Inesta égaliserait et ouvrirait la porte de la finale au Barça. Une finale qui se déroulera sans Eric Abidal, qui a pris un carton rouge, et sans Daniel Alves pour accumulation de cartons jaunes.

Nul doute que ce match va faire couler beaucop d'encre, l'arbitre étant passé à côté de son match. Didier Drogba a subi beaucoup de fautes avec des vis-à-vis en position de dernier défenseur, et aurait pu faire expulser plusieurs joueurs dans des phases où il n'a même pas reçu la faute. En effet, Yaya Touré, peu habitué à la position de libéro s'est souvent servi de ses mains pour bloquer l'attaquant ivoirien ou Nicolas Anelka. Et les blues auraient d'ailleurs pu bénéficier d'au moins trois penalties : tout d'abord sur une faute d'Alves sur Malouda à l'intérieur de la surface mais sanctionnée par un coup-franc, et sur deux mains de Piqué et de Samuel Eto'o sur lesquelles l'arbitre est resté muet.

Ajouté à l'élimination dans les toutes dernières secondes du match, la frustration a été trop forte pour les blues, notamment pour Didier Drogba qui a été à deux doigts d'en venir aux mains avec l'arbitre qui l'a d'ailleurs sanctionné d'un carton jaune malgré que le temps réglementaire était terminé. Fou de rage, l'Ivoirien a essayé de se précipiter vers l'arbitre avant de venir s'adresser à la caméra pour hurler son mécontentement (voir : la fureur de Drogba)

Côté catalan, c'est une deuxième finale en trois ans qui se profile à l'horizon, face au tenant du titre, Manchester United.