Mare d'eau dans laquelle s'approvisionne la famille
La famille O. résidant au quartier Melen de Yaoundé, bien qu’abonnée à une société de distribution d’eau camerounaise, s’approvisionne régulièrement dans une mare située près de son domicile. Les trois qualités universellement reconnues à une eau potable font cruellement défaut à ce liquide verdâtre qui n’est ni inodore, ni incolore, ni sans saveur. A l’exemple de cette famille, d’autres foyers seraient ainsi privés d’eau du fait des perturbations météorologiques que connaît le Cameroun.
Un bouleversement des saisons, des températures de plus en plus élevées et des pluies qui se raréfient : tel est le constat fait par beaucoup de camerounais en ce début d’année 2009. Jean Pierre M., enseignant de géographie dans un lycée de la place déclare qu’ « …à Yaoundé, on ne sait plus exactement quand commence la saison des pluies. Même la ville de Douala qui avait la réputation d’avoir des pluies interminables se fait remarquer par sa longue saison sèche et des chaleurs de plus en plus torrides ». Ces désordres climatiques caractérisés par l’insuffisance des précipitations seraient à l’origine des coupures intempestives d’eau. Ils occasionnent en tout cas, des désagréments tels que la prolifération des maladies liées à l’eau. Pour le cas de la famille O. par exemple, l’eau de la mare dans laquelle elle s’approvisionne est quasi stagnante. La maîtresse de maison déclare à cet effet, « ..nous sommes régulièrement victimes de diarrhées et le médecin nous dit que c’est à cause de la mauvaise qualité de l’eau que nous consommons ».
En plus des problèmes sanitaires, les bouleversements météorologiques affectent l’agriculture, la faune et par extension le cycle de vie humaine. De ce fait, le rendement agricole baisse et les éleveurs ont du mal à trouver du pâturage. Toute la chaîne de nutrition est ainsi affectée par ces bouleversements climatiques.
Les bouleversements climatiques sont la conséquence du réchauffement de la planète. Sur une terre échauffée, le cycle de l'eau (évaporation et précipitation) est plus intense, ce qui laisse présager de longues vagues de sécheresse. Une augmentation des pluies brèves, mais diluviennes est également envisagée. L’annonce de la création de l’observatoire camerounais sur les changements climatiques est donc une bonne nouvelle. Les populations pourraient alors être prévenues en temps opportun des caprices de la nature.
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