La grâce d'Idriss Deby devrait intervenir sous un mois. Reste le volet financier pour lequel l'Etat français ne veut pas payer pour les membres de l'association
Par Grioo.com
Comme pressenti, le président tchadien Idriss Deby devrait gracier les six membres de l’Arche de Zoé qui avaient été condamnés aux travaux forcés au Tchad (8 ans), une peine convertie en 8 ans de prison en France, à la suite de leur transfert dans leur pays d’origine.
Le président tchadien a confirmé lors d’une interview sur France 24 que la demande de grâce était entrain d’être examinée : "La procédure de grâce 'est lancée. Cela prendra, comme je l'ai dit, moins d'un mois'". Reste le volet financier. On se rappelle que les membres de l’Arche de Zoé avaient été condamnés par la justice tchadienne à payer 60 000 euros par enfant (plus de 6 millions d’euros au total correspondant à l’indemnisation des familles des 103 enfants) et à rembourser plus de 100 000 euros correspondant à des dettes diverses qu’ils avaient contractées pendant leur séjour au Tchad.
Interrogée par grioo.com, la secrétaire d’Etat aux droits de l’homme Rama Yade avait affirmé que la demande de grâce incluait aussi le volet financier. Mais si la partie tchadienne semble disposée à accorder la liberté à Eric Breteau et ses compagnons, le volet financier pose toujours problème. Les membres de l’Arche de Zoé n’ayant pas les moyens de payer les 6 millions d’euros, il est fort possible que ce soit l’Etat français qui passe à la caisse. Même si Eric Woerth n’est pas d’accord.
Le ministre français du budget a en effet déclaré que les réparations exigées ne correspondaient pas à "une dette d’Etat" et que ce n’était pas à l’Etat (français) de payer les réparations des membres de l’Arche de Zoé : "C’est un sujet que nous allons évoquer avec la justice et qui ne concerne pas directement l’Etat" a-t-il dit ce vendredi.
La grâce des membres de l'Arche de Zoé était à l'ordre du jour depuis plusieurs semaines, mais l'aide logistique apportée par Paris lors de l'attaque de N'Djamena a peut-être contribué à l'accélération du processus.