Le séjour de Paul Biya à New York n'est pas de tout repos
La panique prend ses quartiers dans les services de la
sécurité présidentielle au Cameroun. Après l’incident causé pas l’écroulement
d’un mur du Palais de l’Unité, c’est au tour de la sécurité aérienne de prendre
peur. Depuis le 21 septembre 2008, les hauts responsables militaires de l’état
major de l’Armée de l’air sont nerveux. Il en est de même de ceux de la Base
aérienne 101 de Yaoundé. C’est que, selon un sous-officier de l’armée en service
à la Base aérienne de Yaoundé, « le Puma du chef de l’Etat a été victime d’un
grave incident. Cela évidemment affecte tous nos chefs ».
Dans le langage usuel de l’Armée de l’air, « lorsqu’on parle d’incident
d’hélicoptère, il s’agit en réalité d’un accident qui a endommagé l’appareil de
40 à 50%. On parle d’un accident lorsque l’appareil a été endommagé à 70 et 80 %
», explique au Messager un autre sous-officier de l’armée de l’air.
Difficile pour l’instant de savoir les conditions réelles dans lesquelles
l’hélicoptère du chef de l’Etat a failli se crasher comme on l’affirme dans
certains milieux de la grande muette de la capitale camerounaise.
Vol de routine
La plupart des militaires de l’état major de l’Armée de
l’air basé à Yaoundé se montrent en effet très avares en confidences, pour des
raisons du reste compréhensibles. Mais selon des indiscrétions provenant de
sources dignes de foi, l’un des appareils que le couple présidentiel utilise
assez régulièrement, pour se rendre à Mvomeka’a, le village du chef de l’Etat, a
effectivement subi un « grave incident ». On parle plus précisément d’un
hélicoptère de type AS 332 L Super Puma que pilotait un officier en service à
l’état major particulier du président de la République, dont l’identité ne nous
a pas été révélée.
Ce dernier effectuait selon des témoignages, un vol de routine. Il s’agit de ces
vols hebdomadaires requis pour s’assurer de la fonctionnalité de l’appareil.
C’est pendant l’un de ces vols, samedi dernier, 20 septembre 2008, qu’il y
aurait eu une défaillance technique dont la nature n’est pas encore connue. Le
pilote aurait été obligé de ramener l’appareil de toute urgence et de manœuvrer
pour atterrir en catastrophe à la base aérienne 101 Yaoundé. Evitant de justesse
un crash qui aurait causé des dommages plus importants.
Entretien
Les Puma sont des hélicoptères de transport civil ou
militaire développé en France et mis en service depuis 1968. Ces appareils
peuvent transporter jusqu’à 20 personnes. Des 1 687 pièces fabriquées à ce jour,
le Cameroun en a acquis 2, pour des raisons de « transports gouvernementaux ».
Selon des sources militaires, la flotte aérienne présidentielle que gère l’état
major particulier du président de la République est constituée d’un avion
présidentiel baptisé « Hirondelle », et deux hélicoptères Puma. Le Boeing 727 «
Le Pélican », avion présidentiel laissé par l’ex-président est hors d’usage
depuis des années. Paul Biya s’est offert en 2004, un autre avion baptisé « The
Albatros ». Mais le vol présidentiel inaugural de cet avion en avril 2004 a
failli lui coûter la vie.
L’incident de samedi dernier remet au goût du jour la question de l’entretien du
matériel de l’armée au Cameroun. Certains hommes en tenue décriaient déjà le
fait que ce n’est qu’à l’approche du défilé du 20 mai que le ministère de la
Défense et les états majors se mobilisent. L’on a encore en mémoire la querelle
entre le ministre de la Défense (Mindef) et le défunt chef d’état major de
l’armée l’air, entre janvier et mars 2007. Rémy Ze Meka et le général Yakana ne
s’entendaient pas sur la composition d’une commission de militaires devant se
rendre en Roumanie pour une opération de révision générale d’un hélicoptère Puma
de l’armée camerounaise. Le Mindef aurait tenté, avait-on alors appris,
d’imposer un adjudant-chef major ne faisant pas partie du personnel naviguant de
l’armée de l’air…
Source : Le Messager
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