Pour relever le défi, il a annoncé une série d’initiatives telles qu’un plan national pour l’emploi des jeunes et la création d’un fonds national d’insertion des jeunes qui viendront compléter le conseil national de la jeunesse, le service national de participation au développement et une professionnalisation toujours plus poussée de l’enseignement supérieur. Quelques heures avant la déclaration radiotélévisée du Président de la République, l’UPC, tendance Mac KIT, a rendu public un message à la jeunesse Kamerounaise qui conteste la justesse du thème de la fête de la jeunesse de cette année focalisée sur son patriotisme et sa participation au développement.
Pour l’UPC, les jeunes ne peuvent pas être patriotes, si on les prive de droit de vote à 18 ans, si on sabote leur éducation en créant de mauvaises conditions d’études, si on les oblige à émigrer vers d’autres cieux parce que l’avenir est bouché dans leur pays et si on modifie la constitution, modification qui ne permet pas l’alternance et constitue une obstruction aux jeunes. Difficile aussi, selon l’UPC, que le jeune participe au développement si sa formation est bâclée et s’il na pas de revenus parce qu’étant sans profession. L’UPC conclut en proposant un thème mieux adapté aux circonstances actuelles : ’’ Jeunesse, émigration, chômage et responsabilité de l’Etat ‘’ et donne quelques conseils aux jeunes. Organisez vous dans toutes dans toutes sortes d’associations pour lutter et changer votre condition de vie ! N’hésitez pas à aller à la rencontre du maire, du député et du ministre de votre localité pour exiger qu’il s’engage avec vous dans votre combat.
Un collectif de jeunes regroupés autour de l’Alternative citoyenne de la jeunesse émet pour sa part les mêmes conseils, car il demande l’instauration d’une réception traditionnelle des jeunes à la date du 11 Février par les autorités, du président de la république au chef de district pour un échange direct et franc. Ces jeunes-là jugent qu’une fête de la jeunesse calquée sur des manifestations festives et les discours dont les réalisations ne suivent pas les promesses, n’intéressent plus les jeunes.
Ils disent attendre des actes concrets, des solutions efficaces à leur misère. Parce que tout ce qui se fait pour les jeunes, sans les jeunes, est forcément contre les jeunes. L’Alternative citoyenne de la Jeunesse exige que les jeunes soient intégrés dans les instances qui décident de leur avenir. Ils demandent que les grandes entreprises publiques comme la PAD, la SNH ou la SONARA ne soient plus la chasse gardée des progénitures des princes qui nous gouvernent. Que les grandes écoles type ENAM, IRIC ou EMIA ne soient plus confisquées par les fils des riches et de l’élite politique de notre pays.
Le collectif qui préconise aussi le recrutement des étudiants dans les universités d’Etat pour résorber le problème de la rareté du travail ou la mise en place d’un forum annuel de l’emploi des jeunes, formule par ailleurs des revendications plus politiques notamment le choix d’un Etat impartial qui ne serait pas dominé par un parti. Ce qui implique que le président de la république élu rejette son attachement à un parti politique pendant son mandat, car il est le garant de la nation et non le symbole d’un regroupement d’intérêts et d’idéologie.
Nos jeunes nous désespèrent souvent. Mais là, pour une fois, la prise de conscience qu’ils viennent de manifester est signe de lendemains meilleurs.
Source: camerounlink
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