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Les importations à problèmes de ciment
(08/07/2008)
Cameroun: 10 000 tonnes de ciment délaissées au Congo, surcoûts liés à la non compétitivité de la place portuaire de Douala.
Par Alain Noah Awana
Le ciment de plus en plus cher au Cameroun
Le ciment de plus en plus cher au Cameroun
Sur le quai à cette heure-là, l’on peut voir les premières manœuvres de déchargement de la cargaison transportée depuis la Chine par le navire Hot Star. Selon les assurances de l’aconier 2M, il faudra quelque 7 jours pour décharger la totalité de la cargaison. Pour l’importateur Afrique Construction, ce sera la fin d’un périple qui a duré de longues semaines.

Un ouf de soulagement surtout s’il faut parler des derniers évènements. Car, dans cette opération d’importation, le Cameroun perd 10 000 tonnes de ciment. Afrique Construction avait en effet importé 35 000 tonnes de ciment. Le Hot Star, qui a un tirant d’eau de 11 mètres lorsqu’il contient toute cette cargaison, ne pouvait pas accoster au port de Douala. Il a donc fallu que le bateau se déleste de 10 000 tonnes de ciment à Pointe Noire au Congo pour pouvoir accoster au Cameroun. A cause de cette “ manœuvre ”, ce sont les consommateurs camerounais qui pourraient trinquer. Car, les 10 000 tonnes auraient été importantes pour juguler la pénurie de ciment qui dure depuis de longs mois dans le pays. Même s’il faut reconnaître que les 25 000 tonnes débarquées à Douala sont d’un apport certain.

Comment éviter la surenchère ?

La préoccupation des consommateurs est axée ailleurs car le ciment chinois risque fort de se vendre à un prix plus élevé que les 4 900 Fcfa préconisés par le gouvernement.Pour faire venir le ciment délesté à Pointe Noire, il faudra payer des coûts supplémentaires de fret. Selon un aconier de la place, ces coûts sont en moyenne de 70 dollars Us (environ 31 500 Fcfa) la tonne de ciment. En minimisant les coûts, Afrique Construction devrait en principe payer un surplus d’environ 310 millions Fcfa. Par ailleurs, la même manœuvre a fait en sorte que le Hot Star soit en surestarie de 8 jours. Cela veut dire que la période prévue pour le déchargement de la cargaison est dépassée. Les “ dommages ” dans ce cas sont supportés par l’importateur. Selon une source bien informée à Afrique Construction, le manifeste prévoyait que le quincaillier camerounais paie quelque 5 000 dollars Us (environ 2,25 millions Fcfa) par jour à l’armateur en cas de surestarie. Les 8 jours lui font déjà 18 millions Fcfa.

Le meilleur scénario, pour les consommateurs camerounais, serait donc que l’importateur refuse d’aller récupérer la marchandise au Congo. Dans ce cas, les pénalités et autres dommages se réduiraient globalement à la surestarie. Mais, cette option, même si c’est vers elle que l’on tend, ne réjouit pas l’importateur. Les responsables de Afrique Construction estiment en effet que débarquer leur ciment à Pointe Noire les oblige à le brader à moindre coût. L’on comprend donc que vendu dans la précipitation et surtout sous la pression, les 10 000 tonnes pourraient être sérieusement sous évaluées au Congo. Mais à l’opposé, il faut prendre en compte le fait qu’actuellement, le ciment se vend quasiment au Congo deux fois plus cher qu’au Cameroun, soit 25 dollars Us (environ 11 250 Fcfa). Même bradé, le ciment de Afrique Construction pourrait rapporter bien plus que s’il n’était vendu au Cameroun. Donc, a priori, il n’y aurait pas de “ dévaluation ” de la marchandise. A moins que…


Les petits pas de la solution à la crise

Combien coûtera le sac de ciment dans la cargaison des 25 000 tonnes débarquée hier au port de Douala ? C’est la lancinante question que se pose tout consommateur. L’importateur hésite à y apporter une réponse précise. Tout compte fait, et lorsqu’il (l’importateur) présente les nombreuses charges et autres surcoûts, conséquences de la non compétitivité de la place portuaire de Douala, il est évident que ce ciment importé coûtera plus cher que celui produit localement par Cimencam. Fallait-il donc importer ce ciment pour le vendre à un prix prohibitif ? Là est toute la question. Mais à y regarder de plus prêt, l’on peut conclure que le problème n’est pas celui de la cherté du ciment, mais de sa disponibilité. Cimencam peine à satisfaire la demande nationale estimée à environ 1 500 000 tonnes par an. La capacité de production des Cimenteries du Cameroun est d’un peu plus d’un million de tonnes par an. Le gap est donc de 500 000 tonnes. Et c’est à ce niveau qu’il faut peut-être saluer l’initiative de l’importateur. 25 000 tonnes de ciment importé, c’est environ 5% du déficit national comblé. C’est peu, mais il faut déjà commencer par là.



Source: Le Messager


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