Les sociétés multiplient les affiches sur les façades au Cameroun
Une surface de bâches de 4200m2 qui pèsent 2150 kg. Même si les sons sont dissonants sur le point de la légalité de cet affichage, tous s'accordent pour reconnaître que Mtn Cameroon a marqué les esprits en terme de visibilité.
Si cette opération est celle qui a le plus fait jaser, il faut cependant reconnaître que l'entreprise n'est pas la seule a utilisé ce support, à côté des éléments classiques que sont l'affichage sur panneaux, la télévision, la radio et la presse écrite, pour communiquer sur des produits, des campagnes et des services. En effet, Orange Cameroun a misé sur les panneaux sandwiches qui occupent avec le produit Live box, les deux rangées de poteaux électriques du pont sur le Wouri, et qui s'incrustent bien dans la nouvelle physionomie urbaine de la ville de Douala. Les voyageurs de l'agence Le Car quant à eux, reposent leurs têtes depuis trois mois sur un habillage offert par Mtn Cameroun, qui recouvre les sièges.
Il en est de même pour les utilisateurs du produit "Prestige" de la compagnie de transport urbain Central Voyages. L'entreprise Chocolaterie et confiseries du Cameroun (Chococam) a quant à elle érigé un énorme panneau à la forme de son produit Matinal au dessus du tunnel qui conduit à l'aéroport de Douala. Dans la même mouvance, Mayor a recouvert la façade d'un immeuble de cinq étages au carrefour deux Eglises pour présenter le lifting de son produit, l'huile Mayor. Nestlé à travers le produit Maggi et les brasseries du Cameroun avec le produit Coca Cola ont été les premiers à mener ces opérations de communication sur les façades.
Ces nouveaux supports sont devenus de véritable phénomène de communication au Cameroun. Depuis près de deux ans, les entreprises de téléphonie mobile, agro-alimentaire, pétrolières… les sollicitent majoritairement. Grants, Western Union, n'hésitent pas à peindre des pans de murs entier et depuis une dizaine de jours, Mtn Cameroon a récidivé en installant dans les principales rues du centre commercial de Douala un nouveau genre de kiosques. Ces "Y'ello kiosks" sont en fait de géants téléphones qui remplacent des anciens kiosques.
Ces supports de communications sont différents en fonction du produit et de la cible que l'annonceur veut toucher. Il y'a des bâches, la peinture faite directement sur les façades, les convention avec les agences de voyages, les abribus, les ponts et tunnels, les kiosques ou encore les clés des chambres d'hôtels. D'après Blaise Etoa Tsanga de Orange Cameroun, " la publicité évolue chaque jour et le Cameroun s'ouvre de plus en plus aux supports de communication qui existent depuis sous d'autres cieux et qui sont nouveaux au Cameroun ". Sur les raisons pour lesquelles l'entreprise qui signe "Open" souscrit à ce nouveau support, Edwin Etumbo réplique que c'est "pour avoir plus de présence et une meilleure visibilité dans les actions que nous engageons".
Visibilité non quantifiable
A Mtn Cameroon, on évoque en plus de la visibilité, " le désir de toucher le client partout où il se trouve et de présenter nos produits. Nous offrons tous les mois de nouveaux services et il est important qu'ils soient connus ", affirme un responsable de cette entreprise. A Chococam, on évoque la nécessité de " rapprochement de la marque avec les consommateurs. C'est aussi un moyen efficace de faire des économies sur le budget ". Toutes ces actions de communication engagées offrent aussi, d'après les entreprises qui utilisent ces supports non classiques, un meilleur rapport qualité prix. Une campagne d'affichage est soumise à beaucoup de conditions en terme d'achat d'espace et de disponibilité au moment où on veut communiquer. Par contre, les bâches imprimées " durent plus longtemps et peuvent être posées sur les murs de l'entreprise et réduire les coûts en terme d'achat d'espace. Mieux, il peut être recycler, ce qui n'est pas le cas du papier. Et lorsqu'il pleut comme maintenant, la pluie endommage les campagnes déjà affichées ", explique Edwin Etumbo. Dans le cas où la façade qui doit servir de support à la peinture d'un produit n'appartient pas à l'entreprise, la négociation de la location se fait directement avec le propriétaire. Ce qui est moins onéreux pour une grande visibilité. Benjamin Fokou de l'agence de communication Poséidon reconnaît que "ces nouveaux supports sont certes moins chers à l'achat mais ne donne pas la visibilité attendue. D'abord parce que l'entretien de support d'affichage est relativement important, mais aussi les messages sont parfois minuscules qu'il n'est pas aisé de les lire au volant d'une voiture, par exemple. Il est aussi regrettable de voir quel mimétisme guide les entreprises qui se ruent sur ces nouveaux supports sans avoir fait d'étude pour mesurer l'impact d'une telle communication".
C'est d'ailleurs pour cela que les annonceurs prennent parfois des centaines de panneaux sandwiches pour communiquer et créer un effet de répétition permettant à la mémoire de garder l'information. Il faut aussi rappeler que ce choix de communiquer sur ces supports sont également guidés par la Communauté urbaine de Douala, qui a décidé, il y'a deux ans, d'assainir la capitale économique en proposant des alternatives d'affichage (un plan a été conçu et proposé par cette institution en 2007) qui rendre dans le cadre de l'embellissement de la ville.
Source: Quotidien Mutations
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