Ngaoundéré : Hamadou Dawa à cheval entre le Rdpc et l’Undp
Le torchon brûle en ce moment entre le préfet du département de la Vina et le maire de la commune d’arrondissement de Ngaoundéré 2e. La pomme de discorde entre Haman Daïrou et Mohaman Toukour porte sur les opérations de démolitions engagées par le maire il y a plus de cinq mois au sein de sa municipalité. Agissant en lieu et place du délégué du gouvernement (dont la nomination était alors attendue), Haman Daïrou a intimé l’ordre au magistrat municipal de surseoir aux casses. Dans le message porté signé le 31 août 2008, Haman Daïrou demande aux responsables départementaux des forces de maintien de l’ordre d’empêcher l’exécution des démolitions. Pour lui, ces opérations sont illégales. De plus, il avait demandé au maire Mohaman Toukour (par ailleurs coordonnateur de l’Undp dans la Vina) de cesser de recouvrer certaines recettes. Lesquelles reviennent de droit à la communauté urbaine. Le maire a également été traîné en justice par un syndicat des commerçants victimes des casses. Ainsi donc, le retard enregistré dans la nomination du délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Ngaoundéré a débouché sur des contentieux. D’une manière ou d’une autre, Hamadou Dawa devra gérer ce passif pour le moins complexe. Avec les exécutifs municipaux (essentiellement de l’Undp) de son ressort de compétence, il devra clarifier les rôles de chacun en s’appuyant sur les textes. Ce d’autant plus que certains maires arguent souvent de la réalisation des promesses électorales pour justifier certaines démarches. Sur le plan humain, il faudra au moins maintenir le fragile équilibre entre les ethnies qui peuplent la ville de Ngaoundéré (Peulh, Mboum, Dii, Haoussa et autres ressortissants de la partie méridionale du pays). Il devra également gérer avec beaucoup de tact les problèmes à fort enjeu politique tant il vrai qu’entre l’Undp et le Rdpc, la suspicion reste de mise. Du point de vue de la voirie urbaine, Hamadou Dawa peut s’estimer heureux par rapport à d’autres édiles. L’année dernière, grâce aux financements Ppte, la métropole régionale de l’Adamaoua a bénéficié du bitumage en enrobé de 11km de sa voirie. Les services municipaux doivent à présent veiller à curer régulièrement les caniveaux et autres ouvrages d’assainissement et les populations doivent s’approprier leur ville et plus particulièrement les nouvelles rues. Ceci en s’abstenant de jeter les ordures ménagères dans les caniveaux, de déverser les huiles de vidanges et autres produits pétroliers sur la chaussée. Sur le plan de la salubrité publique, la société Hysacam (Hygiène et salubrité) est à l’œuvre à Ngaoundéré depuis le 4 août 2008. Ce qui donne une allure coquette à la cité. Le délégué du gouvernement devra donc surtout s’investir dans l’embellissement de la ville (aménagement des jardins publics, déguerpissement des trottoirs devenus des marchés spontanés, etc.) et à l’éclairage public. Pour atteindre ses objectifs, il devra à coup sûr bousculer des habitudes telles que l’incivisme fiscal qui paralyse déjà les communes d’arrondissement.
Garoua : Hamadou Alhadji Bouba pour sauver la cité d’Ahidjo
La capitale régionale du Nord a bénéficié pendant les vingt-quatre (24) ans de règne d’Ahmadou Ahidjo d’attentions particulières. Ici, l’on retrouve des réalisations haut de gamme telles que le bâtiment de la Béac, l’aéroport international, le Stade omnisports (à l’époque en gazon synthétique) et un port fluvial aux larges de la Bénoué. Bien plus, le plan d’urbanisation de cette cité force le respect. La voirie urbaine et l’éclairage public, raconte t-on, se voulait calqué sur le modèle des grandes villes européennes. Aujourd’hui, que reste-t-il de ces gros investissements ? A vrai dire, pas grand-chose. Le port autonome s’est transformé en un champ d’arachides, haricots, sorgho, etc. A l’époque, ce pôle d’échanges et d’activités commerciales accueillait des bateaux en provenance du Nigeria en juillet, août et septembre de chaque année. En décembre 2003, sur décret présidentiel, l’Etat a rétrocédé cet “ éléphant blanc ” à la commune urbaine de Garoua. Mais le passif de Port est lourd à gérer. La commune est en panne de liquidités. Quant au réseau routier de Garoua, il est en état de dégradation avancée. A ce titre, il n’est pas recommandé de rouler (surtout à moto) dans des quartiers tels que Yelwa, Foulbéré ou Bibémiré. De sources internes à l’ex commune urbaine, 12 milliards sont nécessaires pour la réhabilitation de la voirie. A la faveur de la finale (retour) de la ligue des champions 2008 entre Coton sport et le National Al Ahly d’Egypte, des replâtrages d’urgence ont été effectué ici et là dans la ville de Garoua. Il s’agira pour le nouveau délégué du gouvernement d’aller au-delà de cette démarche ponctuelle. Un objectif qui ne pourra jamais être atteint sans le soutien financier de l’Etat. Sur le plan de la salubrité, l’on note un léger mieux grâce à l’action d’Hysacam. Il y a aussi un déficit criard d’éclairage public. Sur les 1544 lampadaires recensés, à peine 500 fonctionnent à peu près normalement. Bonjour l’insécurité. L’on évalue le coût de la remise en service de tout cela à 750 millions Fcfa. Le nouveau délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Garoua devra également requinquer le moral des employés de la communauté en proie à des arriérés de salaire. En tant qu’ex 1er adjoint au maire de Garoua 1er, Hamadou Bouba connaît bien les tâches qui l’attendent.
Maroua : La nouvelle page attendue de Robert Bakari
Maroua mérite-t-elle encore le titre de capitale de la plus belle des régions ? Il est permis d’en douter. C’est vrai que depuis le 9 août 2008, les ordures ménagères, les tas d’immondices et autres déchets plastiques relèvent d’un lointain souvenir, grâce à la Société Hysacam. C’est la résultante du contrat signé entre le ministère du Développement urbain et de l’habitat, la communauté urbaine de Maroua et la société Hysacam. Ce contrat est financé à hauteur de 5 milliards Fcfa. La communauté urbaine contribue chaque exercice à hauteur de 100 millions Fcfa. Mais au-delà de la salubrité publique, le chef-lieu de l’Extrême Nord a encore de gros soucis d’éclairage public. Toutes choses qui favorisent l’insécurité. De plus, en dehors de quelques axes relativement entretenus, la voirie urbaine de Maroua se dégrade. Le re-profilage de certaines rues à la faveur du Fenac 2008 ne devrait en aucun cas faire somnoler le patron de la communauté urbaine de Maroua. En poste depuis 2003, Robert Bakari le sait à coup sûr. L’action du délégué du gouvernement doit également s’orienter vers le respect du plan cadastral de cette ville. Les constructions et lotissements anarchiques ont pris résolument corps ces derniers temps. Bien plus, Maroua doit se débarrasser de son image de cité des chantiers abandonnés. Le délégué du gouvernement veillera également à l’entretien des retombées infrastructurelles du dernier festival des arts et de la culture. Bien évidemment, il est nécessaire de booster le moral des employés de cette communauté. Lesquels affichent profil bas depuis des mois.
Source: Le Messager
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