Des camions, bien souvent en mauvais état, font peur aux riverains d'Ekounou
" Nous avons peur mais qu'allons-nous faire ? Je ne peux pas laisser mes biens pour aller vivre ailleurs ". Ces propos de Bienvenu Yobo, propriétaire d'une maison en bordure de route au lieu-dit Montée Ekounou, exprime l'état d'esprit des populations à cet endroit. Des accidents de la circulation sont récurrents depuis plusieurs années sur ce tronçon. La pente abrupte pose d'énormes problèmes aux camions et autres gros porteurs dont les moteurs affaiblis par la charge parviennent difficilement à atteindre le sommet sans faire marche arrière. Il ne se passe plus par conséquent de mois " sans qu'on ait affaire à un cas d'accident à cette montée ", témoigne Bienvenu Yobo.
Les riverains vivent dans une peur permanente, surtout à chaque passage de camions dans un sens comme dans l'autre. Samedi, 3 avril autour de 4 heures en effet, un " camion dix roues " amorce la montée vers le carrefour Ekounou. Au pic de la colline, il commence à faire marche arrière. Le conteneur se renverse de son porte-bagage et démolit un mur du salon de coiffure d'Agnès. Heureusement, la tenancière n'est pas là cette nuit. Quelques jours auparavant, elle a cessé d'y passer des nuits après avoir trouvé un logis. " Ce n'était vraiment pas mon jour ", jubile Agnès. Pour reconstruire son salon " on a dû aller jusqu'au commissariat. Il le fallait absolument sinon on volait toutes mes petites affaires ".
La petite bâtisse porte encore le ciment frais et les briques apparentes sur la façade intérieure de la pièce. Les cas de décès sont rares malgré la fréquence des accidents. Les fiches de constat des accidents du commissariat du 14ème arrondissement à Ekounou le confirment. Ici, on ne répertorie pas systématiquement les accidents se produisant sur l'axe reliant Mobil Kodengui au carrefour Ekounou. Mais on reconnaît tout de même que les deux montées posent problème de part et d'autre de la vallée. Il y a cependant une urgence à " mettre un terme aux accidents ici en arrangeant cette colline ", suggère Bienvenu Yobo. " Qu'on creuse cette colline et qu'on mette en place un échangeur avec des garde-fous ", complète Agnès la coiffeuse sinistrée.
De l'avis de Patrice Mbolo, chauffeur à Hysacam, on peut interdire la circulation des camions sur ce tronçon mais à "condition qu'on crée un autre axe". Il observe que les embouteillages, la charge et l'état du véhicule sont autant de causes d'accidents à la Montée Ekounou. Sylvain Saa, un autre conducteur de " camion dix roues " n'a pas peur d'emprunter le tronçon de tous les dangers parce que " Mon camion est en bon état. Pour un camion défectueux, il faut prendre l'élan et éviter de changer de vitesse en pleine montée ". Un conseil que devraient suivre tous les camionneurs en affrontant la "Montée Carrossel" à Ekounou.
Source: Quotidien Mutations
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