Cette bonne nouvelle, de même que les ordonnances du chef de l’Etat Paul Biya portant sur la défiscalisation et l’importation des produits de première nécessité de grande consommation, la suspension des droits de douane sur le blé importé, le relèvement du quota d’importation de l’huile de palme ou encore la diminution du droit de douane sur le clinker importé pour la fabrication du ciment, étaient au centre des conversations.
«Enfin le président a compris les complaintes de son peuple, qui a récemment et violemment manifesté contre la vie chère un peu partout à travers le pays», s’est exclamé Augustin Kouam, enseignant de lycées et collèges.
Aurélie Nga Bodo, infirmière, ne manque pas de se souvenir de 1992 et 1993, «ces années noires au cours desquelles les employés de l’Etat avaient subi deux baisses salariales drastiques qui ont, dans certains cas, atteint les 70 pour cent et renvoyé des millions Camerounais au rang de mendiants».
«Mais la hausse des revenus des employés du public sera vaine si les autorités ne prennent pas des mesures énergiques contre l’augmentation illicite des prix qui est devenu le sport favori de nos commerçants», avertit pour sa part Yolande Tchientcheu, agent temporaire depuis sept ans.
Le président de la Centrale syndicale du secteur public (CSP), Jean Marc Bikoko, à l’avant-scène depuis près de quatre ans pour obtenir la revalorisation des revenus des salariés du public, qualifie la lutte syndicale «de petites actions qui ont entraîné de grandes réactions».
«Nous apprécions à leur juste valeur cette réaction du président de la République, même si nous regrettons qu’il l’ai fait de manière unilatérale», a-t-il expliqué à APA.
Pour M. Bikoko, la décision de hausse des salaires des fonctionnaires aurait en effet dû intervenir au terme de négociations avec les organes syndicaux, et surtout ne pas s’arrêter aux 15 pour cent annoncés mais comporter un caractère progressif qui ramènerait les revenus à leur niveau d’avant 1992 et 1993.
La CSP, qui annonce pour juin prochain la reprise des actions pour faire pression sur le gouvernement, a dit par ailleurs espérer que les mesures sociales décidées par le chef de l’Etat «ne sont pas un appât pour aider à faire passer la pilule de la modification annoncée de la Constitution pour lever la limitation des mandats présidentiels».
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