Le centre culturel français Campus France de Yaoundé, la capitale camerounaise, est toujours plein d’élèves ou d’étudiants qui ambitionnent de continuer leurs études en France. A l’instar de Jean Effa, étudiant à l’université de Yaoundé, ils nourrissent tous l’espoir de continuer à l’étranger. La récente proposition du président français, Nicolas Sarkozy, de diviser l’immigration légale par deux ne les effraie pas.
« Il y aura toujours de l’immigration en Europe, ça ne s’arrêtera jamais », affirme Effa. Il pense, comme beaucoup de Camerounais, que la proposition n’est rien d’autre qu’une promesse électorale. « Ce n’est que de la politique, le président français est en train d’essayer de lancer sa campagne électorale et c’est un moyen d’arriver à ses fins » , ajoute Effa.
Marthe Ngo Nyagné, autre étudiante à l’université de Yaoundé, est d’accord : « Je pense que Nicolas Sarkozy utilise le problème de l’immigration à des fins électorales parce qu’il est désespéré. Les peuples ont migré depuis des temps immémoriaux. De nombreux immigrants qui sont devenus citoyens de leurs pays d’accueil ont fondé des familles et contribué à travers le temps au développement de ces pays. L’immigration en France ne sera pas arrêtée par Nicolas Sarkozy qui est lui-même d’origine hongroise », a-t-elle déclaré, attaquant de front le candidat de l’UMP.
Marcel Die Mama, conférencier, trouve la proposition du président français irréaliste. « Ce plan de réduire l’immigration aurait un impact sérieux sur l’économie française car la population française est âgée. La France a besoin d’une nouvelle force de travail, et à cause de son faible taux de natalité, les travailleurs âgés ne sont pas remplacés par de plus jeunes. De plus il y a des travaux que les citoyens français ne sont pas disposés à faire, ce qui crée un besoin en travailleurs immigrés. »
Malgré le rejet général de la proposition du président français dans les rues de Yaoundé, il y a aussi quelques jeunes qui déclarent le comprendre et l’approuver. Landji Daouda, ingénieur IT, est l’un d’eux : « En ce qui me concerne, le président Sarkozy est loin d’être un leader idéal, mais je pense qu’il est honnête et droit. L’Europe est pleine. En tant que leader, son rôle n’est pas de satisfaire les égos. Il doit préserver et promouvoir les intérêts de ses électeurs. »
En tant qu’ancien territoire sous tutelle française, le Cameroun a toujours été intéressé par la politique française. La communauté camerounaise en France soutient financièrement sa famille restée au Cameroun : un changement dans la politique d’immigration aurait un impact immédiat sur ce phénomène.
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