Les avocats du Cameroun sont toujours en grève en attendant les résultats de leur prochaine assemblée.
Comme une impression de statu quo, au sortir du point de presse donné hier à Yaoundé par le bureau du Conseil de l’Ordre des avocats. Si lors de la rencontre avec les hommes de médias, les hommes en robe ont pu apporter plus de précisions quant aux motivations de leur mouvement d’humeur, les principales positions de l’Ordre sur ces questions n’ont elles, pas évolué d’un iota. Le refus de plaider dans les prétoires est maintenu jusqu’à la fin de la semaine comme arrêté, et une assemblée générale extraordinaire du Conseil de l’Ordre sera convoquée dans les prochains jours. Les plus de 2.000 membres du Barreau du Cameroun débattront et décideront de la posture à adopter face à ce que le bureau du Conseil a qualifié d’ « infantilisation des avocats », remettant en cause tour à tour certaines dispositions du nouveau Code de procédure pénale, de la loi d’avril 2009, ou encore la circulaire du Premier ministre sur les conventions d’honoraires d’avocats négociés avec l’Etat.
Sous la conduite de Me Atangana Ayissi, représentant du Bâtonnier pour le Centre, le Sud et l’Est, le bureau du Conseil a expliqué que sa démarche, au-delà de la défense des intérêts de la profession, vise à maintenir les fondamentaux qui garantissent l’indépendance de la justice. « Notre intention n’est pas de paralyser. Mais il faut que l’opinion comprenne que nous défendons l’intérêt général », a souligné Me Atangana Ayissi. Tout en rappelant un certain nombre d’articles de lois qui définissent le domaine d’exercice du ministère d’avocat, le bureau a relevé nombre d’incongruités contenues dans les mesures législatives et réglementaires décriées : le problème de l’assistance judiciaire par des auditeurs de justice, les critères de validation des conventions d’honoraires par le ministère de la Justice, la limitation de l’activité aux seules affaires de contentieux, le tout dans un contexte où 500 nouveaux avocats viennent d’être formés par le Barreau, et devront rejoindre les rangs des quelque 2.200 professionnels déjà officiants.
Selon le président de l’assemblée générale de l’Ordre, Me Hyppolite Meli « on reprend des dispositions de 1976, déjà inadéquates dans un contexte où il n’y avait qu’une centaine d’avocats, et on veut l’appliquer aujourd’hui que nous sommes plus de 2.000 ». Me Etienne Abessolo ayant donc été condamné, « alors qu’il faisait strictement son travail », les avocats craignent que ce cas pénal ne crée un précédent.
Malgré la fermeté des positions, l’Ordre assure vouloir continuer à exprimer ses revendications de manière républicaine. Et attendent du gouvernement qui a affirmé sa position à travers le ministère de la Justice, qu’il mette de l’eau dans son vin.
Source: Cameroon Tribune
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