France-Cameroun: Promesse faite par Nicolas Sarkozy, mardi dernier, lors de la présentation du nouveau Livre blanc sur la défense.
Par Claude Tadjon
Nicolas Sarkozy et Hervé Morin
L'annonce faite par le président français mardi 17 juin dernier lors de la présentation du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale est presque passée inaperçue. Nicolas Sarkozy s'exprimait devant des milliers de représentants des armées françaises et de la sécurité nationale réunis à Paris. Avec la verve qu'on lui connaît, il a solennellement pris un engagement loin d'être banal : "J'ai décidé de rendre publics tous nos accords de défense". Autre chose promise par le chef de l'Etat français au sujet des accords secrets de défense qui lient la France notamment à ses anciennes possessions coloniales, dont le Cameroun : "Nous allons rénover nos accords en Afrique et rééquilibrer nos bases militaires ".
Expliquant les nouvelles lignes de la sécurité nationale de la France, dans le cadre du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, Nicolas Sarkozy a indiqué le cap : "Nos efforts en Afrique devront désormais répondre à une demande clairement exprimée de nos partenaires et à des objectifs dont nous rediscuterons régulièrement ", a-t-il expliqué. Et s'est empressé de préciser : "Ceci ne veut pas dire que nous abandonnons l'Afrique à elle- même. C'est tout le contraire. Nous voulons coopérer avec tous les pays, européens et africains, qui partagent avec nous l'idée que l'Afrique est une clé du développement et de la sécurité internationale dans les années à venir".
Selon des chiffres lus hier sur la Crtv radio au journal de 13h, 9000 militaires français seraient actuellement stationnés sur le continent africain. Le positionnement de ces troupes obéit à des accords de défense conclus avec plusieurs pays, dont la Cameroun. A en croire un article de Philippe Leymarie, pages 24-25 dans Le monde diplomatique de novembre 2002, les accords de défense entre la France et le Cameroun ont été signés 15 ans après l'indépendance, c'est-à-dire en 1975.
L'on apprend dans le même article que certaines clauses relatives au maintien de l'ordre sont secrètes. Si ces traités ont parfois été dénoncés (comme à Madagascar, en 1973), ils ont rarement été révisés et sont considérés comme " caducs ". En 2000, la commission de défense de l'Assemblée nationale française a demandé le contrôle des opérations extérieures impliquant des militaires français et des accords de défense " par une instance parlementaire habilitée défense ". Mais le dispositif n'a jamais été mis en place. Et le parlement français n'a par exemple pu se prononcer sur l'opération " Licorne " en Côte-d'Ivoire.
Nicolas Sarkozy a justifié sa réforme de la politique de défense par la nécessaire adaptation de l'outil militaire français au changement des menaces qui pèsent sur la France, au premier rang desquelles il a cité le terrorisme.