L'homme d'affaires Yaya Bello accusé de propager le Sida au Cameroun
                                                 												 
                                                
        Il y a deux semaines, les populations de la province de l'Extrême Nord 
        apprenaient par le biais de la revue de presse réalisée par Canal 2 
        International, que le journal régional "L'œil du Sahel" faisait sa grande une 
        sur Alhadji Yaya Bello, opérateur économique de haut vol et originaire de 
        Maroua. Le journal de Guibaï Gatama indiquait alors qu' " un milliardaire 
        distribue le Sida " et qu'il avait réussi à arracher le silence d'une de ses 
        victimes moyennant, vingt cinq millions de Fcfa. Ceci au travers d'une 
        convention qui mettait en scène plusieurs personnalités de la cité capitale de 
        l'Extrême Nord. 
         
        Le journal visiblement très attendu, n'a pas été présent toute la semaine 
        durant, dans les kiosques de la partie septentrionale. " Moi depuis le mardi 
        date de la publication du journal, je me suis tour à tour rendu au kiosque à 
        journaux Djabbama. Mais je n'ai pas pu trouver le journal. Toute la semaine je 
        suis passé, mais je n'ai rien eu. Alors qu'à Yaoundé, il y a eu quelques 
        exemplaires qui ont été vendus", raconte Moussa Issa fonctionnaire à Maroua 
        qui ne comprend pas pourquoi cette édition là a disparu. Un questionnement sans 
        doute réaffirmé par le fait que l'édition suivante a été présente en kiosque 
        sans grand gêne pour les lecteurs du Septentrion. 
         
        Comment donc comprendre qu'une édition aussi courue n'ait pu atteindre le public 
        ? Le Directeur de Publication que nous avons eu au téléphone a indiqué qu'il ne 
        s'occupe point de la distribution des journaux et qu'il est sous contrat à 
        Messapresse. Laquelle entreprise dit avoir expédié les journaux comme 
        d'habitude. Entre deux discussions, nous avons pu apprendre auprès des 
        dépositaires de journaux de Maroua et Garoua, que leurs stocks ont été achetés 
        par les proches de Yaya Bello. Les journaux a-t-on appris ont été emportés 
        nuitamment, contre paiement intégral. 
         
        Mais comme on devait s'y attendre, ce sont les photocopies de quelques éditions 
        rapportées de Yaoundé et/ou Douala qui ont pris le relais. Dans les salons des 
        personnalités de l'Extrême Nord, difficile de ne pas avoir une copie du fameux 
        journal. Les commentaires les plus fous ont été engagés, chacun réussissant à 
        indiquer un élément de plus par rapport au récit du journal l'œil du Sahel. Les 
        allusions et supputations qui avaient cours bien avant la publication du fameux 
        article ont ressurgit. Entre temps, Alhadji Yaya Bello actuellement en 
        pèlerinage de la "Umra" à la Mecque a réussit à accorder une interview au 
        journal de Guibaï Gatama. Une interview dans laquelle fleurissent quelques 
        curiosités. 
  
                                                                                                 
                                                												
                                                
        Tout commence dans cette affaire révèle Abdoulaye Math, responsable du Mouvement 
        de défense des droits de l'homme et des libertés (Mddhl) "par l'arrivée dans mes 
        services de Maroua de Asta Djouma. Elle m'a fait part de ses problèmes avec 
        Alhadji Yaya Bello qui, selon elle lui a transmis le virus du Sida. Il s'agit 
        dans cette affaire d'une atteinte aux droits de la personne, à la dignité 
        humaine. La violation de ces droits ne nous autorise pas à croiser les bras. 
        J'envisage donc de faire des investigations et c'est à l'occasion que 
        j'entreprends des démarches auprès de Yaya Bello. Au cours des discussions 
        parfois houleuses, nous obtenons la signature par cet opérateur économique de la 
        fameuse entente. Je ne comprends pas en tout cas, les propos qu'il vient de 
        tenir dans l'œil du Sahel". Il précise ensuite qu'il n'a aucun intérêt à 
        diffamer Yaya Bello. Asta Djouma le pense aussi. 
         
        Abdoulaye Math et Asta Djouma se refusent à dévoiler le contenu de la 
        convention. Même si le patron de la principale organisation des Droits de 
        l'Homme à l'Extrême Nord se demande pourquoi il a alors accepté de signer cette 
        convention. Yaya Bello s'explique chez notre confrère. " Je n'ai pas conclu cet 
        accord parce que je me reproche quelque chose. Je suis un homme âgé et un homme 
        d'affaires connu. Je ne voulais pas que des déclarations fantaisistes nuisent à 
        mon image et à mon honneur. Je ne voulais pas offrir gratuitement ce cadeau à 
        mes détracteurs politiques…j'ai l'impression d'avoir été incompris dans ma 
        démarche. " 
         
        Asta Djouma que nous avons rencontré au détour de plusieurs tractations se dit 
        pour sa part étonné de cette posture subite prise par l'homme d'affaires Yaya 
        Bello. Pour elle, " ces déclarations ne sont pas vraies. Parce qu'il m'a même 
        prié de ne rien avouer pour que son honneur soit préservé. " La curiosité 
        relevée dans l'entretien de Yaya Bello à l'Oeil du sahel vient aussi de ce qu'il 
        dit être coutumier des contrôles de santé. Comment comprendre que son dernier 
        test du Vih/Sida date du 13 septembre 2007. Soit un an jour pour jour. 
        A Maroua cependant, chacun semble avoir sa petite idée sur le sujet. Un des 
        conseils de Yaya Bello nous a confié sous anonymat que " c'est une histoire 
        vraie qui a simplement le malheur de n'avoir pas bien été géré par les proches 
        de Yaya Bello. 
         
        Alors même que, le plus dur avait déjà été fait : obtenir le silence de la jeune 
        fille". Il se raconte d'ailleurs que les appétits de Yaya Bello pour de jeunes 
        filles et femmes sont avérés. Une situation pour laquelle, des témoignages de 
        jeunes filles rencontrées dans un cybercafé de Maroua, convergent. Mais aucune 
        n'a jusqu'ici été aussi courageuse qu'Asta pour dénoncer ces attitudes de 
        l'homme d'affaires à la prospérité économique certaine. 
        Sur les poursuites judiciaires qui auraient du être diligentées, Abdoulaye Math 
        se rappelle la sagesse selon laquelle, " quand la politique entre en scelle, 
        la justice fout le camp ". Pour l'heure indique la jeune fille, elle 
        réfléchit. Et, " le moment venu, je prendrais les décisions qui s'imposent. 
        "
     
  
                                                												
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