L'officier Luc Emane, soupçonné d'avoir intervenu dans l'affaire de la malette présidentielle, muté
Après un séjour en garde à vue de plus d’un mois à la salle de permanence de la Direction de la sécurité présidentielle, puis à la prison militaire au ministère de la Défense, le lieutenant Emane Luc semble avoir retrouvé la liberté. Selon des sources bien introduites, il devra quitter Yaoundé dans les prochains jours pour la province de l’Est, où il a été mis à la disposition du commandant du 3e secteur militaire basé à Bertoua. Finie donc (pour l’instant) la belle mais stressante vie aux côtés du prince. On se souvient que c’est le 19 septembre 2008 que cet officier de l’armée de terre avait été rapatrié précipitamment au Cameroun, alors qu’il était dans la suite du président pour une tournée qui devait conduire l’équipe présidentielle dans plusieurs pays occidentaux dont les Etats-Unis, la Suisse et le Canada. L’opinion avait alors fortement relayée la nouvelle selon laquelle il aurait tenté de voler la mallette présidentielle dans un hôtel de Genève où séjournait le chef de l’Etat. Aujourd’hui, il règne encore du flou sur ce qui s’est véritablement passé.
Collaborateur direct de l’aide de camp du président de la République, le lieutenant Luc Emane était connu pour son sens du service et son dévouement dans les tâches qui étaient les siennes. Des sources bien introduites indiquent ainsi que c’était l’homme de confiance de Paul Biya, notamment en ce qui concerne le transport du courrier sensible du président de la République. C’est d’ailleurs entre autres pour cette raison que, alors qu’il se relevait à peine d’une maladie qui l’a tenaillé pendant plusieurs semaines, il a été sollicité pour faire partie de la délégation présidentielle au cours de ce voyage où il a eu les présents problèmes. L’exploitation du Lieutenant Luc Emane sur cette affaire de tentative de vol de la mallette présidentielle reste sécrète. Mais des indiscrétions affirment à tort ou à raison que ladite mallette ne contenait pas que de l’argent. Mais aussi des documents importants que devait traiter le chef de l’Etat. Les mêmes indiscrétions affirment aussi, à tort ou à raison, qu’à force d’être un homme proche du chef de l’Etat, le lieutenant Luc Emane avait fini par devenir un homme courtisé dans le sérail. Notamment pour ceux qui voulaient faire parvenir rapidement leurs doléances auprès de la plus haute autorité du Cameroun. De même que pour scruter la météo des actes et des décisions présidentielles.
Au-delà de toutes ces supputations, le lieutenant Luc Emane, qu’une certaine source indiquait ne vouloir parler dans le cadre de l’enquête ouverte sur l’affaire de la mallette présidentielle que devant le chef de l’Etat, a-t-il commis une faute punie par la loi civile ou militaire ? Auquel cas qu’est-ce qui explique qu’il soit en liberté comme si rien ne s’était passé ? Evidement dans le système, on affectionne énormément le nébuleux. Cependant, au sein du sérail, certains se risquent à dire que l’officier a juste été éloigné de Yaoundé. “ Il s’agit quand même d’un homme qui a travaillé pendant longtemps auprès du président de la République. Il connaît bien des choses. Parfois des indiscrétions qui peuvent aller jusqu’au secret d’Etat. Une telle personne ne peut pas être chassée du système aussi facilement. Et puis, qui vous dit que les enquêtes sur cette affaire sont terminées ? ”, commente une source militaire. On veut donc croire que le lieutenant Emane n’est que “ assigné ” à Bertoua. Mais le véritable questionnement qui pourrait s’apparenter à une problématique aujourd’hui est de savoir si Paul Biya, à bientôt 76 ans, et après 26 ans de pouvoir, est véritablement encore bien entouré…
Source: Le Messager
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